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Hassan Benjelloun se confie à Studio Zèbres

Le réalisateur marocain Hassan Benjelloun était l’invité de Studio Zèbres sur Matin Première, le média digital duGroupe Le Matin. Il est parmi les réalisateurs qui ont marquéles esprits avec des messages forts dans des films quifont partie du patrimoine cinématographique marocain.

Hassan Benjelloun se confie à Studio Zèbres

Son regard sur la société marocaine

«Pendant trois décennies, on n’a ni étudié la psychologie, ni la philosophie, ni la sociologie dans nos universités. Le résultat,c’est qu’on est en train de vivre dans une société qui ne réfléchit pas, qui n’analyse pas, qui a perdu le goût de vivre. La société marocaine est très malade. C’est une société qui a besoin d’aller voir un médecin.»

En ce temps là, j'avais 20 ans

Les 20 ans sont les plus belles années. Né en 1950, le réalisateur avait 20 ans dans les années 1970, ses plus belles années, avoue-t-il. Et d’ajouter, les années 1960 et 1970 sont les années de tous les dangers, mais aussi les années de toutes les belles choses. Sa génération a vécu avec les Beatles, les Bee Gees, les Rolling Stones, Mohammed Abdelouhab, Oum Kaltoum, Abdelhalim Hafez, Farid El Atrache…
Il note que c’était l’élan du Maroc. C’était le Maroc qui venait d’avoir son indépendance. Donc, il y avait la construction du pays. Il y avait des jeunes qui étaient conscients, qui faisaient de
la politique. Il y avait le cinéma et le théâtre. Le réalisateur originaire de Settat se rappelle qu’il y avait deux cinéclubs dans sa ville natale. Et après chaque virée au cinéclub, il se retrouvait
avec ses amis pour discuter des films. Et ils finissaient au commissariat où leurs parents venaient les chercher. Il y avait beaucoup de principes, un respect de l’autre et de la société malgré les années de plomb. Dans les années 1970, il y avait aussi Interrail. Avec une carte de 300 ou 400 dirhams achetée à l’ONCF, il se souvient que sa génération pouvait faire le tour de l'Europe. Et il n’y avait pas besoin de visa.
Il voyageait de ville en ville et s’arrêtait dans les auberges de jeunesse. Il se souvient qu’il y avait une légèreté de la vie. Il n’y avait pas de contraintes. 

Ce qu'il pense d’internet
Le metteur en scène a le mérite d’avoir bien décrit la société marocaine à une époque où il n’y avait pas internet. Questionné sur sa vision sur internet aujourd’hui, il déclare que la vie est devenue facile. Hassan Benjelloun est à l’origine pharmacien.
Il a fini cinéaste. Il dit qu’il a toujours eu envie de faire du cinéma. Son père ne le voulait pas. Le réalisateur avoue que son père voulait qu’il fasse des études «sérieuses». Et de déclarer : «comme si le cinéma, ce n’était pas sérieux.» 

Ses souvenirs d’enfance :
les conteurs sur les places publiques Hassan Benjelloun se souvient nostalgique des conteurs de son enfance. Ces gens-là qui contaient les histoires sur les places publiques.
Quand il sortait de l’école, il aimait écouter des histoires, des contes. Ce qui a nourri son imagination.
Les histoires contées laissaient place à la mise en scène dans l’imaginaire de l’artiste. Il imaginait les décors, les personnages, les costumes, les combats…
Et à la maison, après les devoirs, la grand-mère ou la maman contait aussi des histoires. À cette époque-là, dès le bas âge, sa génération a commencé à développer et à créer un univers. Pour lui, parmi les jeunes de cette époque-là, certains ont oublié et sont passés à autre chose, et d’autres ont eu envie de développer ça, de faire des films ou d’écrire des romans. Son frère collectionnait des photos, de «Cinémonde» et «Ciné Télé Revue». Le réalisateur se souvient qu’il montait dans sa chambre, prenait son livre et passait des heures à fantasmer devant les belles actrices,
les beaux acteurs et des images de très belles scènes de cinéma. 

En ce temps là, j'avais 20 ans

Les 20 ans sont les plus belles années. Né en 1950, le réalisateur avait 20 ans dans les années 1970, ses plus belles années, avoue-t-il. Et d’ajouter, les années 1960 et 1970 sont les années de tous les dangers, mais aussi les années de toutes les belles choses. Sa génération a vécu avec les Beatles, les Bee Gees, les Rolling Stones, Mohammed Abdelouhab, Oum Kaltoum, Abdelhalim Hafez, Farid El Atrache…
Il note que c’était l’élan du Maroc. C’était le Maroc qui venait d’avoir son indépendance. Donc, il y avait la construction du pays. Il y avait des jeunes qui étaient conscients, qui faisaient de la politique. Il y avait le cinéma et le théâtre. Le réalisateur originaire de Settat se rappelle qu’il y avait deux cinéclubs dans sa ville natale. Et après chaque virée au cinéclub, il se retrouvait avec ses amis pour discuter des films. Et ils finissaient au commissariat où leurs parents venaient les chercher. Il y avait beaucoup de principes, un respect de l’autre et de la société malgré les années de plomb. Dans les années 1970, il y avait aussi Interrail. Avec une carte de 300 ou 400 dirhams achetée à l’ONCF, il se souvient que sa génération pouvait faire le tour de l'Europe. Et il n’y avait pas besoin de visa.
Il voyageait de ville en ville et s’arrêtait dans les auberges de jeunesse. Il se souvient qu’il y avait une légèreté de la vie. Il n’y avait pas de contraintes.

Biographie

Hassan Benjelloun est un scénariste, réalisateur et producteur marocain, est né le 12 avril 1950 à Settat. Passionné du septième art, il s’inscrit dans des clubs de cinéma dits d’art et d’essai et participe à plusieurs manifestations culturelles. Il réalise de 1976 à 1979 des reportages et des films médicaux. En 1980, fidèle à son amour pour l’art et le cinéma, il décide de retourner à Paris pour suivre des études de réalisation au Conservatoire libre du cinéma français (CLCF). En 1989, il s’associe à quatre autres réalisateurs marocains qui créent ensemble le groupement de Casablanca, qui a donné naissance à cinq longs métrages, dont «La Fête des autres», première fiction de Hassan Benjelloun. Depuis, Hassan a produit et réalisé six autres longs métrages qui ont reçu un bon accueil auprès du public : «Yarit ou le temps d’une chanson» (1993), «Les Amis d’hier» (1996), «Les Lèvres du silence» (2000) et «Jugement d’une femme» (2002), «la Chambre Noire» (2004), et «Où vas-tu Moshé ?» (2007). Il a aussi réalisé «Juste pour les couples» (téléfilm, 2008), «Matmoura» (téléfilm, 2009) et «Les oubliés de l’histoire» (2010). Cinéaste soucieux des problèmes que vit la société marocaine, il traite de sujets variés tels que les droits de la femme, les années de plomb ou l’exode des juifs marocains. Plusieurs prix lui ont été décernés, ce qui lui a valu une notoriété et une reconnaissance nationales et internationales. 

Sa filmographie

2010 : Long Métrage «les oubliés de l'histoire»
2009 : Téléfilm «Matmoura» pour la SNRT
2007 : Long métrage «Où vas tu Moshé ?»
2006 : Téléfilm «Juste pour les couples»
2004 : Long métrage «La Chambre noire»
2002 : «Jugement d’une femme»
2001 : Long métrage «Jugement de femme»
2000 : Long métrage «Les Lèvres du silence»
1998 : Court métrage «Mon samedi soir»
1993 : Long métrage «Yarit»
1993 : Documentaire «Moussem Sidi Loughlimi»
1992 : Documentaire «Settat province de l’an 2000»
1990 : Long métrage «La Fête des autres»
1983 : Court métrage «À sens unique».

Réalisé par Ghizlane Tazi

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