L’écrivain Hassan Wahbi vient de publier «La Tyrannie du commun». À travers une série d’articles, l’auteur tente de saisir, avec un regard aussi critique que précis, deux choses : «ce qui fait culte et ce qui dupe, ce qui fait objet de dévotion inconditionnelle dans la société marocaine (les identités) et ce qui prend forme d’un semblant d’identité (les simulacres)». Une tentative réussie dont le résultat est un ouvrage qui donne à réfléchir, voire qui se veut parfois volontairement polémique et qui ne fait aucune concession au puritanisme, au néo-conformisme, à l’obsession religieuse ou aux jeux de masques et au clientélisme. Sans donner un texte organique, mais s’attachant à divers phénomènes significatifs, le présent ouvrage est chaque fois une tentative d’élucidation, car «La Tyrannie du commun» reste le pouvoir du commun qui ne supporte pas la discussion, les clairières de la subjectivité, la société ouverte ou la quête inachevée. Hassan Wahbi précise dans son avant-propos : «Ce refus du commun, c’est ce qui persiste ici dans ce recueil de textes critiques à considérer comme des “sautes d’intensité”, parfois polémiques, parfois faits d’observation ou d’analyse, dans le but de défendre une vie juste, libérée, contre la vie endommagée, verrouillée. Car il n’est pas pour moi d’autres vies possibles que celles où l’appartenance à sa propre société est consciente, revue par le capital des savoirs humains, rêvée comme devenir, comme ingénierie novatrice, comme ouverture d’autres chantiers pour la pensée et la question sociale.» Hassan Wahbi est universitaire, vit et enseigne à Agadir. Il a publié plusieurs essais critiques, des recueils de poésie et d’aphorismes.
Hassan Wahbi livre ses propos intempestifs sur la société marocaine
LE MATIN
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01 Février 2019
À 17:11