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«HEM privilégie les partenariats public-privé qui encouragent la création de modèles nouveaux, des modèles éducatifs plus accessibles financièrement et en même temps de qualité»

«Depuis 30 ans, l’Institut des hautes études de management (HEM) adopte la même stratégie : celle du maintien d’un modèle de Grande École équilibré, durable, fondé sur des valeurs fortes et sur un modèle pédagogique non seulement de haut niveau, mais également évolutif», souligne Yasmine Benamour, docteur ès sciences de gestion, directrice générale de HEM. La présidente de LCI Éducation Afrique ajoute que l’accord avec LCI Éducation a pour but d’appuyer le développement de HEM au Maroc et en Afrique.

«HEM privilégie les partenariats public-privé qui encouragent la création de modèles nouveaux, des modèles éducatifs plus accessibles financièrement et en même temps de qualité»
HEM a rejoint le réseau international canadien LCI Éducation en janvier 2019.

Le Matin : Comment évaluez-vous le secteur de l’enseignement supérieur privé au Maroc ?
Yasmine Benamour
: Le secteur de l’enseignement supérieur privé au Maroc compte aujourd’hui un peu moins de 200 établissements de tailles extrêmement différentes avec, chaque année, de nouveaux acteurs et d’autres qui disparaissent. Il compte un peu plus de 45.000 étudiants et représente donc environ 5% des effectifs de l’enseignement supérieur en général. Ce secteur est donc loin du compte par rapport à l’objectif fixé par la COSEF (Commission spéciale éducation-formation) de couvrir 20% des effectifs étudiants globaux par le privé. Il existe 2 séries de raisons à cette croissance modérée :
Des raisons de fond liées au revenu moyen du Marocain : ne viennent pas – ou très peu – vers le secteur privé les classes économiquement aisées qui vont de préférence vers l’étranger. Ne viennent pas non plus vers le secteur de l’enseignement supérieur privé les catégories économiquement faibles puisque nous sommes tout simplement des établissements payants. La catégorie qui vient vers nous est essentiellement issue de la classe moyenne et de la classe moyenne supérieure qui n’est pas encore très large au Maroc. 
Des raisons liées à la politique générale du pays. Le secteur étant privé, il ne doit naturellement bénéficier d’aucune rente et doit payer ses impôts. Ceci étant, l’aide dont il a besoin est une aide qui concerne d’abord les familles et non le secteur lui-même dans la mesure où l’État pourrait développer la solvabilité de la demande par un système de bourses de mérite, de crédits études et/ou d’incitation fiscale pour les parents ; ce qui se fait peu, pour ne pas dire pas, de façon très avancée au Maroc. Nous espérons que cela va évoluer à ce niveau. 

Êtes-vous pour des partenariats public-privé dans l’objectif d’une meilleure qualité ?
Je suis pour des partenariats public-privé qui encouragent la création de modèles nouveaux, des modèles éducatifs plus accessibles financièrement et en même temps de qualité, des modèles éducatifs accessibles à un plus grand nombre de personnes, des modèles éducatifs utiles à notre pays et qui constituent une réelle alternative à l’université publique gratuite, difficile à réformer. Je ne suis pas pour des partenariats public-privé, comme il y en a actuellement, qui mènent vers des modèles ou des établissements qui ciblent l’élite, qui n’intègrent les couches sociales défavorisées qu’à coup de bourses, dont les modèles économiques ne sont souvent pas très durables et qui, de surcroit, créent de la concurrence déloyale sur le marché puisque soutenus par les pouvoirs publics à différents niveaux. En résumé, je suis pour des partenariats public-privé durables, à impact social large et fort, et non pour des partenariats public-privé à impact «vitrine».

Quelle stratégie HEM adopte-t-il pour hisser la formation supérieure au plus haut niveau ?
HEM adopte depuis 30 ans la même stratégie : celle du maintien d’un modèle de Grande École équilibré, durable, fondé sur des valeurs fortes et sur un modèle pédagogique non seulement de haut niveau, mais également évolutif. HEM tente ainsi modestement de donner l’exemple tant en matière de gouvernance, de transparence vis-à-vis de toutes ses parties prenantes, que de pédagogie, de recherche ou encore de citoyenneté et de responsabilité sociale. 
Votre fusion avec le réseau international canadien LCI Éducation s’inscrit-elle dans ce sens ? 
HEM a, en effet, rejoint le réseau international canadien LCI Éducation en janvier 2019. LCI Éducation compte 23 campus sur 5 continents, notamment à Montréal, Barcelone, Casablanca, Tunis, Istanbul, Melbourne et Vancouver. Actif depuis maintenant 60 ans, il compte 3.000 collaborateurs qui accompagnent annuellement plus de 17.000 étudiants. HEM bénéficie donc maintenant, en plus, du soutien d’un réseau d’établissements d’enseignement supérieur, établi et respecté aussi bien au Canada qu’à travers le monde et qui nous appuie effectivement dans nos actions et notre développement au Maroc et en Afrique. 

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