Connexion
«Il est temps pour Patrice Beaumelle de voler de ses propres ailes, de superviser une équipe nationale en tant que premier coach.» C’est ainsi qu’a prévu Hervé Renard la suite de carrière du coach adjoint de la sélection marocaine, lors d’un entretien accordé au quotidien «Le Monde» lors de la première semaine de la Coupe d’Afrique des nations 2019. Patrice Beaumelle, cet acolyte qui a accompagné le Savoyard dans toutes ses aventures africaines (Angola, USM Alger, Zambie, Côte d’Ivoire...) et qui s’annonce aujourd’hui comme l’un des principaux candidats au poste de sélectionneur des Lions de l’Atlas. Les plus sceptiques avanceront bien évidemment que le fait de confier l’équipe nationale à un «novice» serait une erreur flagrante et qu’un tel poste devrait plutôt consacrer un parcours jalonné d’expériences réussies, ce qui est - somme toute - logique. Cela dit, il ne faudrait pas éclipser les points qui jouent en faveur de la candidature de Beaumelle.
Sémillant, conciliateur et communément apprécié en sélection
La Coupe d’Afrique des nations 2019 aura été une occasion de confirmer une impression qui s’était déjà fait sentir à travers les 3 ans et demi de Beaumelle au sein du staff de la sélection. Lors des séances d’entraînement suivies par «Le Matin» au Caire, au stade Haras El Houdoud plus exactement, le coach adjoint était le premier à débarquer sur la pelouse, toujours souriant, affable et dynamique. Sa relation avec l’ensemble de l’effectif est exemplaire, mais également avec les autres membres du staff, surtout Mustapha Hadji, avec lequel il ne rate jamais une partie de jongles juste avant l’entame de la séance. Ses précédentes sorties médiatiques révèlent aussi un homme posé, travailleur et surtout qui garde la tête sur les épaules. Sa parfaite connaissance des différents éléments constituant l’équipe nationale (pas seulement les 23 convoqués pour la CAN 2019, même ceux qui pourrait la rejoindre à l’avenir) joue donc en sa faveur et pourrait ainsi garantir une certaine continuité dans le travail, de façon à capitaliser sur les acquis des 3 dernières années tout en injectant un nouveau souffle et éventuellement une nouvelle vision.
Rachid Talbi Alami aurait-il involontairement donné un indice ?
À défaut d’être pragmatique et étayé par des arguments solides, le réquisitoire du ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami, prononcé sous la coupole du Parlement marocain, prend des allures de soutien au staff de la sélection. Certes, la façon n’y étaient pas, mais l’intention était claire. Cet échec serait, selon le même responsable, dû à des facteurs externes et à aucun moment il n’a responsabilisé le staff technique ou celui de la FRMF. Et comme on a pris l’habitude de voir des fusibles sauter à chaque fois qu’un échec pointe du nez, et non une refonte générale et une profonde restructuration, l’on pourrait réellement voir Patrice Beaumelle hériter de la place d’Hervé Renard lors des prochains jours. Un choix qui devrait aussi combler une bonne partie, si ce n’est l’ensemble des joueurs.
