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Le hip-hop pour désenclaver le quartier Sidi Moumen

Le hip-hop pour désenclaver le quartier Sidi Moumen

Regards et verbe assassins, de jeunes amateurs de hip-hop se livrent à des joutes verbales au Centre culturel «Les Étoiles de Sidi Moumen», un quartier défavorisé de Casablanca, toile de fond du dernier film du cinéaste franco-marocain Nabil Ayouch. Le bâtiment blanc du Centre culturel côtoie une des mosquées de cette banlieue populaire de la capitale économique, tristement connue à cause des attentats meurtriers perpétrés en 2003 par des kamikazes radicalisés qui en étaient originaires. Entourés de murs ornés de graffitis, filles et garçons s’échauffent avant d’investir la scène pour une «Battle (confrontation) a cappella», organisée dans le cadre d’un projet dédié à la culture hip-hop à Casablanca. En jean déchiré ou jogging, t-shirt et baskets, les artistes en herbe s’affrontent en échangeant vannes en dialecte marocain et regards faussement assassins, dans une ambiance bon enfant. Le hip-hop est «très prisé au Maroc», indique la directrice du centre culturel, Sophia Akhmisse. «Les paroles de ces jeunes montrent qu’ils ont beaucoup de questionnements sur leur avenir. Ils portent un regard assez critique sur ce qui se passe dans leur pays, et c’est intéressant de les écouter», poursuit la directrice, dont le Centre propose des formations en rap, beatbox et graffiti, en plus des cours de théâtre, chant et langues étrangères.
Le Centre des Étoiles, qui œuvre dans «une optique d’ouverture et de désenclavement», a été cofondé en 2014 par le réalisateur Nabil Ayouch et le peintre et écrivain Mahi Binebine. Leur lien s’est noué après les attentats de 2003, qui ont fait 33 morts. De cet événement tragique, Nabil Ayouche a tiré son film à succès, «Les chevaux de Dieu», inspiré du roman de Mahi Binebine «Les Étoiles de Sidi Moumen», consacré à la radicalisation des jeunes du quartier. 

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