Hommage à Joachim Peter Schulz

La Fondation d’art «Joachim Peter Schulz» a organisé récemment à Casablanca une rencontre à l’occasion du deuxième anniversaire de la disparition de l’artiste-peintre allemand Joachim Peter Schulz. Des critiques d’art, des artistes, des hommes de lettres et de culture et de nombreux amis de l’artiste ont assisté à ce débat. Ils ont discuté de plusieurs sujets tels que : «Les artistes ne meurent pas. Ils changent seulement du lieu d’énonciation. Leurs œuvres parlent d’eux, véhiculent leurs messages, leurs états d’âme, leur combat en faveur de la paix et leur militantisme pour la cohabitation des religions, des cultures et des civilisations, du vivre ensemble...»
Lors de cette rencontre, organisée dans la demeure de son épouse, Amina Hajji Schulz, un hommage posthume a été rendu à l'artiste-peintre allemand, qui a passé la majeure partie de sa carrière au Maroc. Joachim Peter Schulz aimait le Royaume et sa culture. Il aimait aussi reproduire ses paysages. Une centaine de ses peintures ont été exposées au cours de la rencontre. Ces tableaux qui constituent le fond le plus riche de ses réalisations, donnent un aperçu de la vision unique de l'artiste et appréhendent les grands axes de sa réflexion artistique.
«C’est une occasion de montrer l'étendue de son talent et de rendre hommage à l’œuvre achevée de ce grand artiste-peintre, dont la passion et la vocation ont été aussi un vrai art de vivre. Il s’agit d’une immersion dans sa recherche picturale, ses expérimentations et ses variations…», a souligné Amina Hajji Schulz. «C’est un courant de la peinture contemporaine allemande qui nous a quittés !» a-t-elle regretté. Peintre à la vocation précoce, Schulz commence à peindre en 1959. Sa trajectoire artistique s’est arrêtée à Casablanca en 2017. Schulz a laissé derrière lui presque 500 créations originales. Schulz appartient à ce mouvement expressionniste, profondément ancré en Allemagne à travers des couleurs d’abord violentes, qui soumet la réalité aux états d’âme de l’artiste. Les peintures de Schulz projettent cette subjectivité de l’artiste qui tend à déformer la réalité pour inspirer une réaction émotionnelle. Schulz reprend la tradition d’une peinture expressionniste qui correspond bien à l’idée qui se dégage d’une certaine tradition picturale allemande depuis les premières années du XXe. Ses toiles centrées sur un environnement indifférencié aux allures de dynamisme des couleurs décrivent un monde débordant d’énergie. Il opère une synthèse entre les traditions artistiques allemandes de son pays et les valeurs esthétiques de la modernité qui est changeante. Les formes dans les tableaux de Schulz sont brutes, utilisées à volonté pour faire rejaillir le sentiment intérieur sur la réalité figurative. L’artiste possède un style personnel caractérisé par l’utilisation d’un arrière-plan sur lequel le personnage ou le sujet occupe une place très importante.
Né en 1940 à Cassel en Allemagne, Schulz a suivi dès l’âge de 18 ans des cours de perfectionnement en peinture. Il a travaillé pendant 39 ans pour le groupe Hoechst. En 1999, il a pris une retraite anticipée pour se consacrer entièrement à la peinture. L’artiste a fait deux expositions en 1962 et 1963 en Allemagne. Il a participé à des expositions à Frankfort. En 2001, il a exposé à Venise cadre à Casablanca, en 2002 au showroom de Jacob Delafon à Rabat avant de faire d’autres expositions à Casablanca et Rabat. L’art de Schulz se cristallise dans la transformation en couleurs et en lumières d’un monde hiératique.