Les Français ont afflué par milliers dimanche aux Invalides pour saluer la mémoire de Jacques Chirac, mort jeudi à 86 ans, lors d’un hommage populaire qui a démarré à 14 heures par une cérémonie interreligieuse devant sa dépouille. Son cercueil, couvert de bleu blanc rouge, et entouré de drapeaux français et européen, sous un portrait géant de l’ancien président, a été placé à l’entrée de la cathédrale Saint-Louis des Invalides. Des représentants des cultes ont chanté une prière, aux côtés de la famille Chirac, dont sa fille Claude et son petit-fils Martin, mais sans son épouse Bernadette, affaiblie.
L’hommage aux Invalides est lié à «la relation forte que Jacques Chirac entretenait avec les Français» et «tous ceux qui l’ont aimé pourront venir», avait indiqué à l’AFP son gendre Frédéric Salat-Baroux. Devenu de plus en plus populaire au fil du temps qui passait et l’éloignait du pouvoir, il est désormais considéré par les Français comme le meilleur président de la Ve République, à égalité avec Charles de Gaulle, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, qui enregistre un bond de sa cote. Un livret d’une dizaine de pages intitulé «Jacques Chirac par ses mots», préparé par la famille, a été distribué à l’assistance, a indiqué M. Salat-Baroux. «Vous l’aimiez, le respectiez. Il a fait partie de votre jeunesse, de l’idée que vous vous faites de la France. Il était le grand frère, le père, l’ami imaginaire. Essayons de le retrouver à travers ses mots», est-il écrit en préambule.
Son discours du Vel’ d’Hiv en 1995, celui de sa victoire au second tour de la présidentielle en 2002, celui du Sommet de la Terre la même année, et encore son au revoir aux Français en 2007 vont être diffusés, avec une suite de Bach en intermède. Une journée de deuil national suivra lundi. Un service solennel présidé par Emmanuel Macron sera rendu à 12 h en l’église Saint-Sulpice à Paris, en présence des anciens présidents François Hollande, Nicolas Sarkozy et Valéry Giscard d’Estaing.