Hommage posthume à l’artiste-peintre souiri Hassan Cheikh

Une cérémonie d’hommage posthume à l’artiste-peintre souiri Hassan Cheikh, décédé le 8 septembre dernier des suites d’une longue maladie, a été organisée samedi soir à Essaouira, en présence d’un parterre de proches et d’amis du défunt ainsi que de plusieurs personnalités du monde des arts, de la culture et de la littérature. Tenue à l’espace Dar Souiri, en commémoration du quarantième jour de la disparition de feu Hassan Cheikh, cette cérémonie, placée sous le signe «Mémoire et imaginaire», a bénéficié du concours notamment de la délégation provinciale de la Culture, de l’Association Essaouira-Mogador et du Forum international des arts plastiques. À cette occasion, plusieurs intellectuels, critiques d’art, amis et proches du défunt ont livré des témoignages émouvants sur les grandes qualités humaines et professionnelles du défunt qui a consacré la majeure partie de sa vie à la promotion des arts plastiques et à l’enrichissement de la scène artistique nationale, grâce à une grande collection inédite d’œuvres de toute beauté.
Intervenant à cette occasion, la déléguée provinciale du tourisme, Zhor Amhaouch, a indiqué que la ville des mouettes a perdu un des pionniers du paysage culturel et une icône unique de l’art plastique. Ainsi, il n’est pas possible de parler d’art plastique dans la ville d’Essaouira sans évoquer ce brillant artiste qui fut l’un des plasticiens ambassadeurs les plus en vue au même titre que l’un des plus importants chantres de l’amour et de la paix, a-t-elle ajouté, notant que feu Hassan Cheikh appartient à une catégorie rare d’artistes, celle des artistes autodidactes qui ne connaissent pas les limitations des moyens et la rareté des offres. Il fait partie d’un panel unique d’artistes plasticiens imprégnés de valeurs esthétiques et humaines riches et variées, a-t-elle poursuivi. De son côté, Tarik Ottmani, président du bureau exécutif de l’Association Essaouira-Mogador, a exprimé la reconnaissance de ladite association à ce sensible artiste, notant que «depuis plus de vingt ans déjà, feu Hassan Cheikh avait marqué sa singulière présence au sein du groupe d’artistes qui œuvraient – en tout bénévolat – pour l’art et la dynamique culturelle et associative à Essaouira, tout en participant à la diffusion de la belle image de cette ville aux niveaux national et international, à travers ses œuvres artistiques et ses interventions culturelles. L’Association Essaouira-Mogador, qui avait comme partenaire ce sensible artiste pour diverses rencontres culturelles ou différentes réalisations et services, reconnaît en Hassan Cheikh le fidèle, le ponctuel et l’honnête homme dont elle reste fière d’avoir enregistré ses traces à travers diverses interventions artistiques ou techniques», a-t-il précisé. Le professeur Ahmed Bachnou, au nom du Fine Arts Forum International, a relevé que feu Hassan Cheikh a souligné l’importance de la vie artistique et culturelle en laissant derrière lui une œuvre aussi riche que remarquable, dans la mesure où il a assuré le maintien et la diffusion d’une image esthétique de marque, en exerçant son pouvoir de séduction et de fascination sur le public, et où il a pu mettre en valeur la différence et l’originalité du pays. «Ce mode d’expression est devenu une expression idéologique. Il a transposé des stéréotypes, des états d’esprit, mais aussi les inquiétudes de la société. Ainsi, il a pu promouvoir l’art plastique en tant qu’outil de dynamisation de la scène culturelle au Maroc. Il a également constitué un espace de créativité et d’échange d’expériences entre les artistes», a-t-il enchaîné, louant sa contribution à l’enrichissement de la scène artistique marocaine en offrant en tant qu’autodidacte un panorama du patrimoine artistique moderne et contemporain du Royaume, dans lequel il avait toujours invité le public à admirer, d’une part, la curiosité de ses œuvres artistiques et, d’autre part, à apprécier un choix de l’aventure créatrice de ce peintre depuis son émergence jusqu’à nos jours.

Abdellah Cheikh, intellectuel, critique d’art et frère de feu Hassan Cheikh, a mis en avant l’initiative prise par les proches et amis du défunt de publier un ouvrage collectif dédié à sa mémoire, à travers lequel ils témoignent de leur reconnaissance et forte admiration à cet artiste-peintre qui a toujours fait montre de son attachement à l’art plastique et à son espace souiri jusqu’aux os. «Chaque œuvre que tu as gracieusement composée par ta verve est ta propre demeure de ta parole et de ton silence à la fois. Le rythme de ton âme débordante de vie et de racines. Les registres de tes secrets personnels et impersonnels voués au non-dit et à l’inconnu. Chaque œuvre est une mer sans plages qui joue la symphonie du destin et de la destinée», a-t-il souligné.
Par la même occasion, l’assistance a été conviée à une série de lectures et d’approches critiques autour des œuvres artistiques de feu Hassan Cheikh, suivie de la projection d’un film documentaire sur la vie et le parcours professionnel si singulier et riche de cet artiste-peintre qui a marqué les esprits et la scène des arts plastiques à l’échelle nationale. Lors de cette cérémonie, les personnalités présentes ont été également gratifiées d’un florilège de chansons tirées du répertoire musical classique, avant de prendre part à une séance de signature d’un ouvrage collectif retraçant le parcours professionnel de ce plasticien très inspiré. Pour clore en beauté de cette cérémonie, l’assistance a pris part au vernissage d’une exposition rétrospective de feu Hassan Cheikh, le temps de découvrir de visu et de pouvoir apprécier la beauté et la magie de ses œuvres.
Père de deux enfants, feu Hassan Cheikh (1966-2019) a laissé derrière lui un patrimoine artistique considérable. Personnalité riche et simple, cet artiste-peintre souiri est considéré comme l’un des plasticiens les plus en vue de la cité des Alizés.