Dans le cadre de la promotion, du développement et de la valorisation de la recherche scientifique au Maroc, le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) et l’éditeur ClarivateAnalytics (Web of Science Group) ont organisé, mercredi dernier à Rabat, une rencontre pour célébrer la Journée nationale de l’excellence de la recherche scientifique. Placée sous le thème «Research Excellence Day», cet événement, organisé sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, était également une occasion pour reconnaître, encourager et célébrer des chercheurs marocains qui se sont distingués par la qualité et le volume de leur production scientifique, répertoriée par ClarivateAnalytics, durant les 5 dernières années (2014-2018), ainsi que des universités à fort potentiel, en termes de volume, de qualité et de dynamisme.
Un score très honorable quand on sait à quel point les universités non anglophones sont pénalisées par les rankings internationaux», souligne le ministre, qui tient toutefois à rappeler les contraintes qui entravent encore le développement de la recherche, citant à titre d’exemple la gestion administrative et financière des projets de recherche scientifique, qui est totalement incompatible avec la nature et les spécificités des activités de recherche scientifique et d’innovation. «Nos universités ne cessent de payer le prix de cette inadéquation totale entre, d’une part, les procédures administratives d’engagement des financements alloués à la recherche et, d’autre part, les réalités de la recherche scientifique acculée à une réactivité et une compétitivité extrêmes, ce qui entraîne des répercussions lourdes de conséquences sur notre production scientifique, et cet état de fait que nous ne cessons de dénoncer perdurera tant que nos universités resteront des établissements publics à caractère administratif», déplore le ministre.
L’autre contrainte entravant le développement de la recherche cité par le ministre est le désengagement du secteur privé du financement de la recherche. Selon le haut responsable, les fonds issus du secteur privé ne financent que 22% des activités de recherche-innovation, alors que ce taux dépasse les 80% dans les meilleurs systèmes de recherche-innovation dans le monde. Une situation qui fait que le reste est majoritairement financé par l’État, à hauteur de 73%, sachant que le Maroc consacre environ 0,8% de son PIB à ce secteur.Enfin la dernière contrainte, qui est une contrainte majeure aux yeux de M. Amzazi, concerne directement le doctorant, qui, jusqu’à l’heure actuelle, ne dispose d’aucun statut qui le reconnaisse et le valorise. Une situation qui contraint nombre d’étudiants marocains à abandonner tout simplement leurs thèses et seul un sur 10 au final soutient sa thèse dans un délai de plus de 3 ans.