Une rencontre-débat autour de l’histoire riche et passionnante de la communauté juive d’Essaouira a été organisée le weekend dans la cité des Alizés. Cette rencontre, initiée par l’Association Essaouira-Mogador dans le cadre de ses activités mensuelles visant à conforter la place d’Essaouira en tant que haut lieu de réflexion et de débats intellectuels de haute facture, a été rehaussée par la présence d’une brochette d’intellectuels, d’acteurs associatifs ainsi que de résidents étrangers dans la Cité des Alizés, dont des Palestiniens. Cette table ronde a été ainsi l’occasion de mettre en lumière plusieurs pages rayonnantes de l’histoire de cette communauté qui, d’une génération à l’autre, a su toujours garder son attachement indéfectible au Maroc et à défendre ses intérêts suprêmes avec dévouement et sens élevé de responsabilité.
Sur un autre volet, M. Corcos s’est attardé sur le contexte sociopolitique qui marquait à cette époque le Maroc, sur les changements survenus après le Protectorat français, ainsi que sur les mesures prises par Feu Sa Majesté Mohammed V pour la protection de cette communauté. Poursuivant son raisonnement, documents officiels, photos et chiffres à l’appui, M. Corcos a mis en avant les efforts déployés au plan national comme à l’échelle locale pour la préservation et la revivification de cette partie de l’histoire du Royaume, saluant à titre d’exemple l’initiative de doter la Cité des Alizés du Festival des Andalousies Atlantiques, l’unique au monde à mettre côte à côte, juifs et musulmans pour chanter ensemble la paix et la fraternité.
M. Hassan El-Aïch, intellectuel souiri et chercheur autodidacte dans l’histoire de la ville, a mis en relief cette capillarité si étroite qui avait toujours existé entre Judaïsme et Islam au niveau de la ville d’Essaouira, citant à titre d’exemple le quartier El Mellah où des familles juives et musulmanes vivaient en symbiose et se partageaient un quotidien paisible. «À Essaouira, les différences de culte ou d’ethnicité, voire d’appartenance géographique, n’avaient jamais aucune raison d’exister. On vivait en paix et dans la convivialité. Ici à Essaouira, nous entretenons au quotidien cette culture d’ouverture et d’acceptation de la différence et d’autrui. Nous favorisons l’humanisme dans le respect des droits et des libertés de chacun», a-t-il dit. «Ce sont ces valeurs de paix, de solidarité, d’ouverture, de respect mutuel, d’acceptation de la différence... bref, c’est cet esprit qui tend vers l’humanité et l’universalité qui caractérise et forme l’ADN d’Essaouira et du Maroc», a conclu M. El-Aïch.