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Jack Lang : «C’est un voyage dans le temps et l’espace pour redonner une nouvelle lumière au continent africain»

Une conférence de presse s’est tenue, mercredi à l’Académie du Royaume du Maroc, à l’occasion de l’inauguration de l’exposition «Trésors de l’Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar», qui investit trois espaces de la capitale, le Musée Mohammed VI, la galerie Bab Rouah et la galerie Bab El Kébir. Le public et les visiteurs de Rabat pourront l’apprécier jusqu’au 25 janvier 2020.

Cette riche collection, qui dévoile un legs inestimable de l’Islam en Afrique, avec une parole donnée aux artistes contemporains pour dialoguer avec ce passé, a fait le voyage de l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris jusqu’à la capitale du Royaume. Mais cette fois-ci, avec des éléments nouveaux, provenant des Musées et bibliothèques du Maroc. Selon le président de l’IMA, Jack Lang, cette exposition, brillamment revisitée par l’Académie du Royaume, constitue un renversement de perspectives et de regards envers l’Afrique. «C’est une conviction pour rendre justice à l’Afrique», dit-il, et ce à travers une scénographie inédite, mettant en relief toutes les expressions de la foi islamique, que ce soit en architecture, en patrimoine immatériel, en objets archéologiques ou en calligraphie, en manuscrits et en bijoux ciselés.
Ce sont plus de 250 œuvres d’art patrimoniales et contemporaines offertes à voir, par le biais d’un parcours s’étalant sur 3 axes : les chemins de l’islam, les gestes du sacré et les arts de l’islam au sud du Sahara. «L’histoire de l’Afrique a besoin d’une lumière nouvelle, révélant non seulement l’importance de l’écriture et la transmission des savoirs, mais aussi la beauté des monuments de l’islam sur le continent africain». Et d’ajouter que cette manifestation porte haut l’ambition de lutter contre les idées reçues et d’ouvrir un champ de connaissance encore trop méconnu. Sachant que le Maroc partage énergiquement cette volonté, du fait qu’il a, depuis toujours, tissé des échanges féconds avec l’Afrique subsaharienne et joué un rôle éminent dans la diffusion de l’islam à travers ces territoires. «Cette rétrospective témoigne, également, de l’impulsion nouvelle et puissante voulue par Sa Majesté Mohammed VI d’ouvrir des ponts entre le Royaume et tout le continent africain», affirme Jack Lang.

De son côté, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a souligné que «cette deuxième édition de l’exposition ne se veut pas une transposition de la première manifestation, mais une réappropriation visant un large public sur une terre africaine. Cet événement, accueilli dans un pays où le référent africain est inscrit dans la Constitution de l’an de grâce 2011, témoigne de plusieurs siècles d’échanges et du riche patrimoine que le dynamisme créatif des artistes actualise dans la foisonnante effervescence qui parcourt la société marocaine d’aujourd’hui».
On y trouve des collections de tous genres fruit des métissages entre traditions des pays hôtes et tous ceux qui les ont parcourus à travers leurs marchands, leurs lettrés et savants, donnant lieu à une diversité et une richesse sur tous les plans. Tout ceci constitue le vrai visage de l’Afrique. Pas celui qu’on lui a toujours attribué. «Toutes ces expressions artistiques de l’Islam en Afrique viennent démentir préjugés et stéréotypes, et affirment que s’il y a diversité dans l’art musulman en Afrique, il n’y a qu’un seul Islam», précise M. Lahjomri. Ce dernier a indiqué que cet événement sera rehaussé par des conférences, animées par d’éminents spécialistes qui vont débattre des apports de l’Islam sur le continent africain, depuis sa naissance au VIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. «Il s’agit, aussi, de montrer comment le commerce a permis aux arts, à la littérature et à la pensée d’évoluer, que ces apports varient en fonction des régions et qu’ils portent en eux la marque d’influences croisées fécondes». Rappelons que ce projet est né d’un partenariat fructueux entre l’Institut du monde arabe, l’Académie du Royaume du Maroc, avec la collaboration de la Fondation nationale des musées et du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports. 

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