Cette riche collection, qui dévoile un legs inestimable de l’Islam en Afrique, avec une parole donnée aux artistes contemporains pour dialoguer avec ce passé, a fait le voyage de l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris jusqu’à la capitale du Royaume. Mais cette fois-ci, avec des éléments nouveaux, provenant des Musées et bibliothèques du Maroc. Selon le président de l’IMA, Jack Lang, cette exposition, brillamment revisitée par l’Académie du Royaume, constitue un renversement de perspectives et de regards envers l’Afrique. «C’est une conviction pour rendre justice à l’Afrique», dit-il, et ce à travers une scénographie inédite, mettant en relief toutes les expressions de la foi islamique, que ce soit en architecture, en patrimoine immatériel, en objets archéologiques ou en calligraphie, en manuscrits et en bijoux ciselés.
De son côté, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a souligné que «cette deuxième édition de l’exposition ne se veut pas une transposition de la première manifestation, mais une réappropriation visant un large public sur une terre africaine. Cet événement, accueilli dans un pays où le référent africain est inscrit dans la Constitution de l’an de grâce 2011, témoigne de plusieurs siècles d’échanges et du riche patrimoine que le dynamisme créatif des artistes actualise dans la foisonnante effervescence qui parcourt la société marocaine d’aujourd’hui».
On y trouve des collections de tous genres fruit des métissages entre traditions des pays hôtes et tous ceux qui les ont parcourus à travers leurs marchands, leurs lettrés et savants, donnant lieu à une diversité et une richesse sur tous les plans. Tout ceci constitue le vrai visage de l’Afrique. Pas celui qu’on lui a toujours attribué. «Toutes ces expressions artistiques de l’Islam en Afrique viennent démentir préjugés et stéréotypes, et affirment que s’il y a diversité dans l’art musulman en Afrique, il n’y a qu’un seul Islam», précise M. Lahjomri. Ce dernier a indiqué que cet événement sera rehaussé par des conférences, animées par d’éminents spécialistes qui vont débattre des apports de l’Islam sur le continent africain, depuis sa naissance au VIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. «Il s’agit, aussi, de montrer comment le commerce a permis aux arts, à la littérature et à la pensée d’évoluer, que ces apports varient en fonction des régions et qu’ils portent en eux la marque d’influences croisées fécondes». Rappelons que ce projet est né d’un partenariat fructueux entre l’Institut du monde arabe, l’Académie du Royaume du Maroc, avec la collaboration de la Fondation nationale des musées et du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports.