Le constructeur britannique de voitures de luxe Jaguar Land Rover a annoncé qu’il allait fabriquer des véhicules électriques au Royaume-Uni, une bouffée d’air frais pour l’industrie automobile du pays en pleine incertitude autour du Brexit.
L’Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) a d’ailleurs tiré encore la sonnette d’alarme la semaine dernière en pressant le prochain Premier ministre britannique d’éviter à tout prix un Brexit sans accord, qui ferait perdre au secteur jusqu’à 70 millions de livres par jour.
Les incertitudes du Brexit, prévu pour le 31 octobre, ont déjà des conséquences directes sur la production automobile britannique qui a encore fondu de 15,5% en mai sur un an, son douzième mois consécutif de baisse.JLR «va de l’avant avec ses scénarios de production clairs», a néanmoins souligné le directeur général Ralf Speth auprès de l’AFP. Le constructeur prévoit d’offrir l’option d’une motorisation électrique pour tous ses modèles dès 2020, une ambition chiffrée à plusieurs milliards de livres d’investissement.Interrogé sur le Brexit, il a répondu : «Aujourd’hui, nous n’avons pas de nouvelles informations, donc il n’est plus temps de spéculer, nous devons avancer avec les données et chiffres que nous avons».Le secteur s’inquiète d’autant plus du scénario d’un Brexit sans concession qu’il est déjà fragilisé par des annonces récentes d’arrêts d’usines, sur fond de ralentissement économique mondial et de désaffection pour le diesel.Le constructeur Honda a annoncé la fermeture de son usine de Swindon (sud-ouest de l’Angleterre) et l’américain Ford celle de son usine de moteurs de Bridgend (Pays de Galles). Les deux groupes ont toutefois pris soin de ne pas mettre ces décisions sur le compte du Brexit.Par ailleurs, Nissan a renoncé à produire un crossover dans son usine géante de Sunderland (nord-est de l’Angleterre).Jaguar Land Rover avait lui-même annoncé récemment supprimer 4.500 emplois afin d’économiser 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d’euros) pour investir dans les voitures électriques.Propriétaire des marques Opel et Vauxhall, le français PSA a averti pour sa part qu’il ne fabriquerait la nouvelle Astra dans son usine britannique d’Ellesmere Port qu’en cas d’accord sur le Brexit.