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Jaguar Land Rover se branche sur l’électrique au Royaume-Uni

L’usine de Castle Bromwich sera reconvertie pour accueillir la fabrication des nouveaux modèles, en commençant par la nouvelle Jaguar XJ électrique.

Jaguar Land Rover se branche sur l’électrique au Royaume-Uni

Le constructeur britannique de voitures de luxe Jaguar Land Rover a annoncé qu’il allait fabriquer des véhicules électriques au Royaume-Uni, une bouffée d’air frais pour l’industrie automobile du pays en pleine incertitude autour du Brexit.
L’usine de Castle Bromwich (centre de l’Angleterre) sera reconvertie pour accueillir la fabrication des nouveaux modèles, en commençant par la nouvelle Jaguar XJ électrique, a expliqué récemment JLR dans un communiqué.
«Le futur de la mobilité est électrique et nous sommes engagés (...) à fabriquer notre prochaine génération de véhicules zéro émissions au Royaume-Uni», a déclaré Ralf Speth, directeur général de Jaguar Land Rover (JLR).
«L’entreprise est tout de même un peu en retard pour développer sa stratégie électrique», a relevé toutefois pour l’AFP Peter Wells, professeur de gestion à l’Université de Cardiff, soulignant que d’autres constructeurs comme Nissan ou Tesla ont sauté le pas depuis des années.
Propriété de l’indien Tata Motors, le constructeur britannique JLR a aussi annoncé que son nouveau centre d’assemblage de batteries, près de Birmingham dans le centre de l’Angleterre, serait opérationnel à partir de 2020.
Le ministre des Entreprises, Greg Clark, a d’ailleurs salué l’investissement du constructeur en disant que son pays voulait accueillir une méga-usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques.
Créée à l’origine pour fabriquer les célèbres chasseurs Spitfire et bombardiers Lancaster, l’usine de Castle Bromwich reconvertie dans l’automobile emploie aujourd’hui 2.500 personnes chez JLR.
Le syndicat Unite a salué l’annonce de Jaguar, qui «assure que le site de Castle Bromwich demeure une locomotive pour l’économie locale, pourvoyant des emplois à des milliers de travailleurs et en soutenant beaucoup d’autres dans la chaîne d’approvisionnement».
Les ouvriers de l’usine, qui fabrique aussi d’autres modèles Jaguar diesel et essence, conserveront donc leur emploi, alors que l’industrie automobile britannique est sous le coup d’une série de mauvaises nouvelles dans le contexte incertain du Brexit.

L’Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) a d’ailleurs tiré encore la sonnette d’alarme la semaine dernière en pressant le prochain Premier ministre britannique d’éviter à tout prix un Brexit sans accord, qui ferait perdre au secteur jusqu’à 70 millions de livres par jour.
Les incertitudes du Brexit, prévu pour le 31 octobre, ont déjà des conséquences directes sur la production automobile britannique qui a encore fondu de 15,5% en mai sur un an, son douzième mois consécutif de baisse.
JLR «va de l’avant avec ses scénarios de production clairs», a néanmoins souligné le directeur général Ralf Speth auprès de l’AFP. Le constructeur prévoit d’offrir l’option d’une motorisation électrique pour tous ses modèles dès 2020, une ambition chiffrée à plusieurs milliards de livres d’investissement.
Interrogé sur le Brexit, il a répondu : «Aujourd’hui, nous n’avons pas de nouvelles informations, donc il n’est plus temps de spéculer, nous devons avancer avec les données et chiffres que nous avons».
Le secteur s’inquiète d’autant plus du scénario d’un Brexit sans concession qu’il est déjà fragilisé par des annonces récentes d’arrêts d’usines, sur fond de ralentissement économique mondial et de désaffection pour le diesel.
Le constructeur Honda a annoncé la fermeture de son usine de Swindon (sud-ouest de l’Angleterre) et l’américain Ford celle de son usine de moteurs de Bridgend (Pays de Galles). Les deux groupes ont toutefois pris soin de ne pas mettre ces décisions sur le compte du Brexit.
Par ailleurs, Nissan a renoncé à produire un crossover dans son usine géante de Sunderland (nord-est de l’Angleterre).
Jaguar Land Rover avait lui-même annoncé récemment supprimer 4.500 emplois afin d’économiser 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d’euros) pour investir dans les voitures électriques.
Propriétaire des marques Opel et Vauxhall, le français PSA a averti pour sa part qu’il ne fabriquerait la nouvelle Astra dans son usine britannique d’Ellesmere Port qu’en cas d’accord sur le Brexit. 

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