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«J’ai fait une erreur à Pretoria. J’aurais dû mettre ma fierté du côté et penser au bien de l’équipe»

Le parcours exceptionnel du Wydad en Botola et en Ligue des champions, son coup de gueule à Pretoria qui lui a valu la mise à l’écart par Fawzi Benzarti, sa relation avec le technicien tunisien, son transfert avorté au Qatar au mois de janvier dernier, les chances des Lions de l’Atlas en Coupe d’Afrique, Naïm Aarab dit tout et sans langue de bois.

«J’ai fait une erreur à Pretoria. J’aurais dû mettre ma fierté  du côté et penser au bien de l’équipe»

Le Matin : Comment voyez-vous le parcours du Wydad de Casablanca cette saison en Botola et en Ligue des champions ?
Naïm Aarab
: C’est un parcours exceptionnel puisqu’on a connu des difficultés en début de saison. On avait débuté avec Fawzi Benzarti qui a, par la suite, quitté le club pour rejoindre l’équipe nationale de Tunisie. Il y avait ensuite Abdelhadi Sektioui puis René Girard. Le départ de Benzarti a bouleversé l’équipe parce qu’il avait mis en place un système de jeu et une rigueur au sein du groupe. Après on est tombés dans une spirale négative. On a été éliminés en quart de finale de la Ligue des champions par l’Entente de Sétif. En Botola, ça n’allait pas trop bien. On occupait les dernières places. Et puis Benzarti est revenu. Il a remis de l’ordre au sein de l’équipe. Ça ne m’étonne pas qu’on soit en finale de la Ligue des champions et leaders de la Botola. 

Comment vivez-vous votre situation au WAC puisque vous ne jouez pas depuis plusieurs mois sachant que le club réalise une excellente saison ?
C’est une grande déception de ne pas participer à ce bon parcours parce qu’au final c’est notre gagne-pain. Le but est d’être sur le terrain et être actif et montrer de quoi on est capable. Comme je dis toujours, le Wydad Athletic club ne repose pas sur un seul joueur. C’est tout un effectif. Le plus important c’est l’équipe. Ça me fait plaisir de voir mes coéquipiers atteindre la finale de la Ligue des champions. J’espère qu’ils la gagneront. Au final, une victoire en Ligue des champions est un plus pour moi. 

Votre dernière apparition en Ligue des champions remonte en janvier dernier à Pretoria contre Mamelodi Sundowns. Ensuite, on ne vous a plus revu au sein de l’effectif du Wydad, que s’est-il passé en Afrique du Sud ? 
C’était la troisième fois que j’allais jouer en Afrique du Sud. La première, j’ai été dans les tribunes. La deuxième, j’ai été sur le banc de touche et je suis entré en cours de jeu à la place d’Attouchi, et la troisième j’ai joué titulaire. Lors de ce match, il m’est apparu que Sundowns était une équipe académique qui jouait bien au football avec des joueurs assez rapides et vifs. Je pense qu’on a fait l’erreur d’aller les presser haut. Et durant le match, j’ai eu une altercation avec un ou deux joueurs de l’équipe parce que j’avais réclamé qu’on dût revenir au bloc bas et ne pas presser pour ne pas laisser d’espace dans notre dos et c’est ce qu’ils recherchaient. On leur donnait la solution pour nous battre. Au final, on s’en sort bien à la mi-temps avec le score de (1-1). Et dans le vestiaire, il y avait un peu gueulade entre les joueurs. À 47e minute, Fawzi Benzarti m’a changé. J’ai été très déçu et frustré parce que ce n’est pas agréable de sortir surtout à la 47e minute. C’est humiliant pour moi. J’ai fait une erreur. J’aurais dû peut-être mettre ma fierté du côté et penser au bien de l’équipe. On est des êtres humains. On fait des erreurs. Le plus important, c’est d’apprendre de ses erreurs. 
Est-ce que c’est cette altercation qui a précipité votre sortie de l’équipe ?
Peut-être un peu oui. Ce qui me déçoit, c’est que quand je suis sorti on a encaissé le second but. Le maillon faible de l’équipe n’était pas Naïm Aarab. J’ai perçu ma sortie à la 47e minute comme si je suis le maillon faible de l’équipe. 

Quelle relation entretenez-vous avec Fawzi Benzarti ?
Une relation entraîneur-joueur. Il y a des entraîneurs proches des joueurs et d’autres qui gardent une certaine distance. 

Comment est-il avec les joueurs ?
En dehors du terrain, il est très aimable et très sympa. Mais une fois qu’il est sur le terrain, c’est une autre personne. C’est quelqu’un qui veut gagner à tout prix. Il fait attention aux détails tactiques. Il est très impressionnant au niveau tactique. C’est l’un des entraîneurs que j’ai connu fort au niveau tactique. Il fait du bon travail. On ne peut pas renier cela.

Je parle de votre relation personnelle avec lui ?
Avant le match de Mamelodi Sundowns, j’avais joué contre la Renaissance de Berkane parce que Comara était blessé. À ce moment-là, Benzarti est venu me voir pour savoir si je suis prêt à jouer. Je lui ai répondu que je suis prêt à tout moment. Et il m’a annoncé que j’allais jouer contre Berkane. Il m’a dit qu’il comptait sur moi et qu’il voulait que je reste. Pourtant, j’avais une offre du Qatar. Finalement, je n’ai pas pu partir parce que Fawzi m’avait dit qu’il comptait sur moi. Entre temps, il y avait cet épisode de Pretoria. Je suis allé demander mes excuses au groupe et à l’entraîneur. Je repartais sur une feuille blanche. Je n’ai jamais créé des problèmes au sein du groupe.

Vous avez 31 ans, votre contrat avec le WAC arrive à échéance le 30 juin. Allez-vous poursuivre votre carrière en cherchant un nouveau défi ou allez-vous embrasser la carrière d’entraîneur en suivant des formations dans ce sens ?
Physiquement, je me sens encore prêt à jouer quelques années encore. Mon contrat arrive à terme le 30 juin. Le 1er juillet, je suis un joueur libre. Je suis ouvert à toute proposition. J’ai connu ce que je devais connaître avec le Wydad. J’ai gagné des titres avec eux. Je remercie le club pour cela. Je suis ouvert à un nouveau défi. 

Avez-vous reçu quelques offres ?
J’avais eu des discussions avec le président Saïd Naciri pour prolonger mon contrat avec le WAC, mais ça ne m’intéressait pas trop. Et pour le reste ici au Maroc, j’ai eu quelques touches, mais rien de concret pour le moment. 
Vous avez été international espoir belge, est-ce que la FRMF vous a approché à l’époque pour opter pour les Lions de l’Atlas ?
Au moment où j’ai évolué en équipe espoir de Belgique, il y avait aussi Mehdi Carcela et Yacine El Ghanassi, l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale du Maroc de l’époque, Dominique Cuperly, était venu en Belgique pour me rencontrer moi et Carcela pour nous faire opter pour le Maroc. On n’a pas hésité. On a directement dit oui. Après, Carcela a fait une carrière internationale et moi non. 

Pourquoi vous n’avez pas alors fait de carrière internationale ?
Je dirais que c’est le destin. Peut-être que ça viendra encore dans les prochaines années. Ce n’est jamais trop tard. Je ne baisse pas les bras. 

L’équipe nationale du Maroc dispute en juin prochain la Coupe d’Afrique des nations. Ils sont placés dans un groupe relevé aux côtés de la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud et la Namibie, comment-vous voyez leur chance ? 
Je pense que le fait d’hériter d’un groupe de la mort pourrait apporter un peu plus de rigueur, de concentration, d’implication et moins de relâchement parce qu’ils savent que le moindre faux pas serait fatal. Après, il y a des choses qui se passent à l’extérieur du groupe notamment le départ de Hervé Renard à la fin de la CAN. J’espère que ce départ ne jouera pas un rôle négatif sur le moral des joueurs et qu’il n’y aura pas de problème dans le vestiaire. On espère que le Maroc fera quelque chose puisqu’il a montré de belles choses à la Coupe du monde. 

Quel est le joueur qui vous a impressionné dans votre carrière ?
J’ai beaucoup aimé Mehdi Carcela. C’est un joueur avec un potentiel énorme. C’est dommage qu’il eût cette blessure qui l’a freiné de son ascension. Il y a aussi Romelu Lukaku et Radja Nainggolan. 

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