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«J’espère pouvoir encourager d’autres collectionneurs ou particuliers à contribuer à la culture marocaine en donnant des œuvres»

Le Musée du judaïsme marocain à Casablanca a reçu récemment la plus grande donation d’art Judaica marocain offerte par David Serero. Ce chanteur d’opéra français d’origine marocaine, vivant à New York, collectionne des œuvres d’art depuis près de 20 années. Parmi ces œuvres figure une importante partie consacrée à l’art Judaica marocain qu’il collectionne à travers le monde depuis près de 15 années.

«J’espère pouvoir encourager d’autres collectionneurs ou particuliers à contribuer à la culture marocaine en donnant des œuvres»
Le Musée a permis à David Serero de dédier cette collection à la mémoire de ses grands parents.

Le Matin : Pourquoi avez-vous décidé de faire un don au Musée du judaïsme de Casablanca ?
David Serero :
C’est parti d’une rencontre avec Zhor Rehihil, directrice du Musée du judaïsme, que j’ai d’ailleurs rencontrée à la Conférence des juifs marocains à Marrakech où j’ai eu le privilège de chanter l’hymne marocain. J’ai appris qu’il y avait ce musée et après l’avoir visité lors d’un séjour en janvier, j’ai immédiatement exprimé mon désir d’y contribuer. 

Quelle valeur morale représente cette donation pour vous ?
Donner des œuvres procure un bonheur immense, mais aussi une petite tristesse, car elles vont nous manquer ! Mais les donner à un musée tel que celui-ci est une réelle fierté, car cette donation va au-delà de l’acte lui-même, car elle contribue aux liens éternels entre les Marocains et les Juifs marocains. Cette histoire commune ne doit jamais s’effacer et je compte promouvoir cette belle culture plurielle et le patrimoine commun en passant aussi par la musique.

Comment ce geste a-t-il été accueilli par le Musée de judaïsme de Casablanca ?
Parfaitement bien et j’ai été extrêmement bien reçu. Une cérémonie fut mise en place et Serge Berdugo, président de la Communauté juive de Casablanca et fondateur du Musée du judaïsme marocain de Casablanca, s’est même rendu sur place et m’a remis un trophée pour ma contribution à la culture judéo-marocaine. Le musée m’a aussi permis de dédier cette collection à la mémoire de mes grands-parents (Raphael et Lily Serero) qui vivaient modestement au Maroc, mais toujours heureux. «Ils ont quitté le Maroc, mais le Maroc ne les a jamais quittés», comme j’ai pu le dire avec émotion lors de la cérémonie. Avoir leurs noms dans ce musée si symbolique, à côté de ma collection, leur permet de revenir au Maroc par la grande porte. J’espère également pouvoir encourager d’autres collectionneurs ou particuliers à contribuer à la culture marocaine en donnant des œuvres et/ou contribuer de quelque manière possible au rayonnement de la culture au Maroc et des Marocains. Le monde n’a pas idée du potentiel des Marocains et de la beauté qui existe en eux et entre eux.

Pourriez-vous refaire une action pareille avec d’autres musées ?
Je ne rêve que de ça ! Ma porte est ouverte à quiconque souhaite l’ouvrir ! Je souhaite contribuer en offrant mes œuvres à tous les musées au Maroc. J’invite d’ailleurs tous musées intéressés à me contacter. Je souhaiterais même ouvrir un musée marocain à New York bientôt.

Parlez-nous du Festival d’opéra que vous préparez au Maroc ?
C’est un rêve qui va devenir réalité en janvier et février 2020. Je vais le tourner dans tout le Royaume, notamment à Casablanca, Rabat et Marrakech. Les dates et les détails seront finalisés cet été avec le ministère de la Culture. Je vais monter un opéra ainsi que deux galas d’opéra dans lesquels je vais apporter ma signature en expliquant les airs avec humour, joie de vivre et en sollicitant la participation du public. Les Marocains sont un peuple de qualité, de grande culture, de générosité et de partage. J’entends créer un festival à leur image.

Avez-vous d’autres événements prévus au Maroc ?
Oui, je serai ce mois d’avril au Royaume pour un concert à Mazagan ainsi que pour SOS Villages d’enfants à Casablanca. Je vais me reposer un peu – car il n’y a qu’au Maroc où je me repose vraiment – et aussi travailler sur d’autres projets entre le Maroc et les États-Unis. Je vais aussi en profiter pour prier, car je rêve de chanter pour Sa Majesté Mohammed VI.

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