Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Sports

«J'espère pouvoir redonner au KACM son éclat d'antan»

De retour aux affaires en Botola Maroc Telecom D1, à travers le Kawkab de Marrakech, Aziz El Amri a confié au «Matin» les détails de ses négociations et de ses premiers pas avec le KACM. Le coach marocain livre également un regard critique sur le championnat marocain, estimant que la Botola a besoin «de plus de rigueur», afin d'être mieux commercialisée à l'avenir. Le double vainqueur du championnat du Maroc avec le Moghreb de Tétouan rassure aussi les supporters du Kawkab, dont il comprend la frustration, mais auxquels il promet une suite de saison plus aboutie.

«J'espère pouvoir redonner au KACM son éclat d'antan»
Aziz El Amri.

Le Matin : Vous retrouvez la Botola Maroc Telecom D1  après un an d’absence. Comment avez-vous conclu l’accord avec le Kawkab de Marrakech ?
Aziz El Amri :
J’ai été contacté par le président du KACM et les négociations se sont déroulées en toute fluidité. Je suis conscient que je prends en mains le club d’une ville emblématique, une formation qui a une culture de jeu très ancienne et propre à elle. J’espère que je contribuerai à redonner au KACM son éclat d’antan.

En parlant du style propre au KACM, on sait que ce club a historiquement opté pour un jeu ouvert et à penchant offensif, un peu à l’instar de ce que vous faisiez à Tétouan. Pensez-vous que vous allez laisser une empreinte dans le même sens au Kawkab ?
Vous savez, le coach Faouzi Jamal qui m’a précédé au KACM est tout aussi féru de ce style de jeu, avec beaucoup de passes, de la possession et une progression avec le maximum de joueurs. Il a juste manqué de chance, car à mon avis, le KACM de Jamal était loin d’être médiocre. Il y avait des équipes plus faibles et qui parvenaient quand même à signer de meilleurs résultats. Donc je pense qu’il s’agissait essentiellement de manque de chance.

Vous avez signé un contrat de six mois, une durée relativement courte…
Absolument, c’est moi qui ai proposé les six mois au président du Kawkab. J’ai préféré prendre l’équipe jusqu’au terme de la saison dans un premier temps. 
Comme ça, lorsque la saison estivale sera là, nous aurons tous les deux, moi d’une part et le club de l’autre, le choix de continuer la collaboration ou de nous orienter vers d’autres possibilités.

Avez-vous déjà discuté avec le président au sujet d’éventuelles recrues hivernales ?
Effectivement, il m’a proposé quelques noms de joueurs qui m’ont sincèrement convaincu, dont celui de Mouaâd Souhoufi, le jeune joueur qui évoluait au Chabab Atlas Khénifra et qui a rejoint ensuite la Renaissance de Berkane. 
C’est un joueur qui a du potentiel et qui devrait nous être utile, car il a d’abord cette motivation intrinsèque, il veut s’imposer et franchir un nouveau cap et il tend à se développer. Il y a d’autres joueurs que l’on suit de près, mais il nous faudra encore du temps pour y voir plus clair.

Outre les renforts, quel bilan établissez-vous de la composition actuelle du Kawkab de Marrakech ?
J’ai suivi des séances dirigées par le coach adjoint et le directeur technique et j’ai vu qu’il y avait des éléments qui pourraient améliorer leur rendement. C’est surtout la défense qui me préoccupe. Je compte effectuer quelques tests pour définir le compartiment le plus faible.

Votre mission au KACM peut être qualifiée d’opération de sauvetage, car le club n’a pas cessé de dégringoler depuis maintenant 8 journées consécutives. Avez-vous déterminé les raisons de ce blocage et prévu des solutions à cette baisse de régime ?
Je dois revisionner les vidéos des précédents matchs. Je dois d’abord étudier les premières rencontres où l’équipe s’est imposée, puis voir les matchs perdus et ce qui a provoqué cette série de résultats négatifs. Parfois, le facteur peut-être purement d’ordre mental : après des victoires consécutives, les joueurs peuvent parfois manquer de résignation ou prendre confiance à l’excès. Il y a aussi le manque d’efficacité, car l’équipe parvient à produire un bon niveau de jeu, mais ne concrétise pas forcément. Nous devrions donc concentrer une bonne partie de nos efforts sur la finition.

Quels sont les objectifs que vous a tracés le bureau dirigeant du KACM ?
Le premier objectif est d’améliorer notre classement à travers des résultats positifs. Je crois qu’il y a du réalisme, le club fait jusque-là partie des mal-classés. On ne pourra pas me demander de remporter le championnat. Il faudra donc hisser le club au maximum dans le tableau général.

La Botola Maroc Telecom D1 a été grandement impactée par les participations des clubs marocains en compétition africaine, ce qui a donné lieu à de nombreux matchs reportés et de mises à jour. Quel commentaire faites-vous sur cette situation ?
Notre championnat doit gagner en sérieux. Je crois qu’il y a des matchs qui devaient être disputés dans leurs dates initiales et qui ne l’ont pas été, d’autres devaient se jouer en présence du public et ça n’a pas été le cas. Tout ça ne contribue pas au développement du football marocain. Il faut plus de rigueur dans ce sens. C’est ce qui permet, à titre d’exemple, au championnat anglais de se démarquer et de faire mieux que certaines compétitions de l’UEFA. Les matchs sont disputés quelles que soient les contraintes. Même en période de fêtes, le Boxing Day continue d’attirer les fans et les téléspectateurs. Ici au Maroc, c’est ça le problème et il ne faut pas forcément l’imputer à la commission de programmation de la FRMF.

Venons-en à votre fameux «tiki taka», ce jeu de possession et de passes courtes qui a fait votre réputation avec le MAT et qui vous a valu le respect de plusieurs fans marocains, même ceux qui encouragent d’autres équipes. Comment vous êtes-vous retrouvé à prôner ce style de jeu ?
Je vais utiliser la terminologie footballistique pour cette question. Quand on évoque l’animation offensive, on parle de l’attaque rapide, l’attaque placée et les contre-attaques. Un entraîneur choisit sa tactique en fonction des qualités des joueurs dont il dispose. Quand ces derniers disposent du ballon, le coach doit définir si le bloc-équipe doit être en retrait, au niveau de la ligne médiane, ou avancé. 
Certains choisissent les attaques placées, un dispositif qui repose sur un grand nombre de passes courtes. C’est une stratégie difficile qui plaît aux supporters et aux adeptes du beau jeu, mais qui ne sert pas qu’à cela. Elle permet au coach de temporiser et d’attendre le moment propice à la transition vers un mode offensif plus rapide. C’est ce genre de jeu que je privilégie.

Un dernier mot pour vos fans et ceux du Kawkab de Marrakech…
J’espère être à la hauteur des attentes des supporters de cette ville. J’apprécie particulièrement les gens de Marrakech, quelle que soit l’équipe que je coache, et j’espère que l’on pourra mener le KACM vers des résultats et un rendement qui les satisferont. Je sais qu’ils sont frustrés ou en colère après la série de défaites, et je le comprends, mais on fera ce qui est en notre pouvoir pour remettre le KACM en selle. 

Lisez nos e-Papers