Les Sud-Africains se préparent à se rendre le 8 mai prochain aux urnes pour des élections générales qui promettent d’être les plus contestées dans le pays depuis la fin du régime de l’apartheid en 1994. Si la position du Congrès national africain (ANC, au pouvoir depuis 1994) en tant que première force politique du pays n’est pas remise en cause pour le moment, ce sixième scrutin multiracial dans le pays de l’icône Nelson Mandela devra marquer l’émergence d’une nouvelle carte politique. Dans une conjoncture d’incertitude généralisée, les jeunes sont appelés à jouer un rôle déterminant lors des élections, eu égard à l’importance de la masse qu’ils représentent et les regards qu’ils portent sur l’avenir du pays. Selon les chiffres de la commission électorale, les jeunes représentent 49% de l’électorat, soit 17,7 millions de votants sur un total de 36 millions. Un chiffre qui montre toute l’importance de ces jeunes dans l’émergence d’une nouvelle élite politique capable de remettre le pays sur les rails après de longues années de mauvaise gouvernance. Cependant, les chiffres de la commission montrent une large désaffection dans les rangs de cette catégorie.
Sur les 17,7 millions de jeunes électeurs, seulement 6 millions sont inscrits pour le prochain scrutin. «Il s’agit de chiffres qui choquent», indique Glen Mashinini, président de la commission électorale, soulignant que les jeunes, qui sont les plus affectés par les problèmes socio-économiques, notamment le chômage et les inégalités endémiques, doivent s’engager dans le processus politique pour conduire le changement dans le pays. Les analystes estiment que les sentiments de colère et de frustration parmi les jeunes se sont exacerbés durant la dernière décennie à la lumière de l’échec de l’ANC à honorer ses promesses d’un avenir meilleur pour un pays où les jeunes représentent 35% d’une population d’environ 58 millions d’âmes. Contrairement aux anciennes générations qui votent traditionnellement pour l’ANC, les jeunes sont libérés d’une telle loyauté, explique Zohra Dawood, directrice du Centre pour l’unité dans la diversité.
Les jeunes, la grande inconnue de l’équation électorale
LE MATIN
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22 Avril 2019
À 18:08