La Fondation Attijariwafa bank a organisé, récemment, à la Cinémathèque de Tanger, une nouvelle édition de son cycle de conférences «Échanger pour mieux comprendre», sous le thème : «Où en est la création cinématographique au Maroc ? Parole aux jeunes réalisateurs». Au cours de cette 54e conférence, la parole a été donnée à de jeunes réalisateurs et acteurs de la société civile engagés dans le secteur cinématographique, pour partager leurs parcours respectifs et leur passion pour le septième art et formuler des recommandations pour consolider cet écosystème.
En ouverture de cette rencontre, Omar Bounjou, directeur général du groupe Attijariwafa bank, a mis en avant l’impact positif des efforts fournis par la nouvelle génération de cinéastes en termes de créativité et de professionnalisation du métier, soutenus par une politique publique favorable : «L’arrivée d’une nouvelle génération de réalisateurs et d’acteurs a permis à notre cinéma national de profiter d’une effervescence intellectuelle et artistique sans précédent. Désormais, notre production cinématographique n’hésite plus à traiter des problématiques sociales qui étaient, jusque-là, taboues, et à bousculer certaines idées préconçues.» Toutefois, ces avancées notables ne doivent pas occulter l’importance des défis qui restent à relever, pour obtenir une industrie cinématographique à part entière, qui soit génératrice de valeur et créatrice d’emplois qualifiés en faveur des jeunes talents. Cette rencontre a connu deux temps forts. La première séquence a porté sur la projection d’un film documentaire de courte durée intitulé «Wachmn’hal», réalisé en 2015 par Salim Akki, jeune réalisateur et lauréat de la filière «Études cinématographiques et audiovisuelles» de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Tétouan. Ce film documentaire, qui a remporté le prix du Festival international du film universitaire de Tétouan, suit le périple de certains membres d’un groupe de musique reggae nommé «Wachmn’hit», qui ont décidé de continuer l’aventure artistique, tandis que d’autres membres ont préféré jeter l’éponge pour exercer un autre métier pour subvenir à leurs besoins. Ce film documentaire donne un aperçu réaliste de la vie des artistes marocains. La seconde séquence de la soirée a été marquée par un débat passionnant modéré par Jamal Souissi, producteur et réalisateur. Aux côtés de Salim Akki, réalisateur du documentaire «Wachmn’hal», Hind Bensari est revenue sur son parcours atypique qui l’a conduite à quitter le monde de la finance à Londres pour s’engager dans des causes sociétales via la création documentaire.
Elle est l’auteure de deux documentaires à succès : «475 : Break the silence» et «We could be heroes». De même, Reda Lahmouid a décidé de quitter son statut de salarié en agence de publicité pour se consacrer à ses deux passions, le cinéma et la publicité, en réalisant des films publicitaires et des clips musicaux à succès. Les deux jeunes réalisateurs ont remporté plusieurs prix nationaux et internationaux. Par ailleurs, Mohamed Lansari, directeur de la Cinémathèque de Tanger, et Karim Addoul, critique de cinéma, ont de leur côté expliqué leurs actions de terrain au service de la promotion du septième art, de l’éducation des jeunes et de la distribution des œuvres cinématographiques auprès du grand public.