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Ces jeunes volontaires partis combattre contre Daech qui embarrassent les autorités

Le front de guerre en Syrie n’a pas attiré que des jihadistes: de jeunes Français, issus de la mouvance autonome ou des «fous de la gâchette», ont combattu le groupe EI au côté des Kurdes. Des profils qui, de retour en France, embarrassent les autorités.

Ces jeunes volontaires partis combattre contre Daech qui embarrassent les autorités

Les volontaires français partis en Syrie combattre Daech, plusieurs dizaines même si leur nombre exact n’a jamais été établi, n’ont souvent pas 30 ans et ont rejoint les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance sur le terrain de la coalition internationale emmenée par Washington. Parmi eux, antifascistes, communistes, anarchistes... «Ce conflit, c’est la cour des miracles», s’amuse Damien Keller (tous les noms sont des pseudonymes), un militant «anarchiste et syndical» de 25 ans. «Entre les anarchistes, les communistes, les anciens militaires, les aventuriers barbouzes, ceux qui se prennent en photo quatre fois par jour avec leur kalachnikov, et les postent sur Facebook. Les fous aussi». Comme Jacques, un Isérois de 29 ans qui, après cette période minimum, est «sur le départ» pour raisons professionnelles: «Je suis apiculteur, j’ai mes propres ruches... C’est bientôt la saison», explique-t-il depuis un endroit non divulgué en Syrie, joint par l’AFP par téléphone. Il n’a pas l’intention de se signaler aux autorités à son arrivée. «Je pense que c’est plutôt eux qui se signaleront à moi», plaisante-t-il. Parti de Paris avec un billet simple pour l’Irak, Jacques pense être «surveillé de près» et «avoir une fiche S pour [son] passé militant».

Les profils de volontaires d’extrême gauche sont regardés de près à leur retour, car ils sont «les plus à même de contester l’État et les moins coopératifs avec la police (...) ils nous voient un peu comme ils voient les jihadistes: comme des loosers qui ont la haine, de grosses frustrations et des griefs contre la société». Ces personnes représentent un défi sécuritaire, confirme une source policière à l’AFP: «La pire des perspectives, ce sont des gens qui reviennent avec des connaissances, de l’expertise et de l’expérience. De quelque côté qu’ils se trouvent». «Il faudra les empêcher de diffuser les savoirs qu’ils auront acquis», s’inquiète-t-elle encore. Dans son livre «Jusqu’à Raqqa» publié en mars, André raconte avoir eu un entretien dans les locaux de la DGSI après son premier séjour entre juillet 2015 et avril 2016. Quelques mois plus tard, la police avait brusquement décidé de lui confisquer son passeport. Après avoir obtenu gain de cause devant le tribunal administratif, il avait pu repartir en Syrie. Il dit avoir raccroché: «Je ne fais pas de politique en France. C’est mieux pendant quelque temps de ne pas m’impliquer dans quoi que ce soit», estimant avoir fait sa «part en allant là-bas». 

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