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La justice fiscale, le «oui, mais» de l'élite de la finance mondiale

À Davos, l'élite économique mondiale a été accueillie par un avertissement du FMI sur la croissance et sur le mécontentement populaire qu'alimentent des inégalités toujours plus criantes. Cette élite s'est prononcée en faveur d'une plus importante taxation des riches et des géants des nouvelles technologies «mais à certaines conditions».

La justice fiscale, le «oui, mais» de l'élite de la finance mondiale
«Une récession mondiale n'est pas au coin de la rue, mais le risque d'un recul plus prononcé de la croissance mondiale a augmenté», a averti la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, au Forum économique de Davos en Suisse.

«Une récession mondiale n'est pas au coin de la rue, mais le risque d'un recul plus prononcé de la croissance mondiale a augmenté», a averti la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, au Forum économique de Davos en Suisse. Taxer davantage les riches et mieux les géants de la tech, comme l'ont demandé des ONG. Pourquoi pas, mais à nos conditions, répond mardi l'élite de l'économie et de la finance mondiale réunie à Davos. La vice-présidente de Google, Ruth Porat, a été la première à s'exprimer sur le sujet au lendemain de l'appel de l'ONG Oxfam à taxer plus fortement les grandes fortunes. Interrogée sur la taxation des géants du numérique, les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple), elle a apporté un franc soutien à l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) qui s'efforce depuis plusieurs années de trouver un compromis mondial. «En ce qui concerne les questions de taxation, nous sommes très francs : nous soutenons l'initiative de l'OCDE», a-t-elle expliqué. Pour Mme Porat, l'accord mondial répondrait aux exigences de ceux qui dénoncent les pratiques d'optimisation fiscale. «Ayons une approche durable avec une taxation au sein des pays de l'OCDE. Nous serions complètement d'accord», a-t-elle expliqué, sans la moindre allusion aux difficultés que rencontrent les États-Unis et les pays européens pour se mettre d'accord au sein de cette institution. L'ONG Attac a profité de la réunion de Davos pour demander que les plus riches soient mieux taxés. La revendication revient souvent dans le mouvement des gilets jaunes en France et même aux États-Unis où la jeune élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez a créé la polémique au début du mois, en proposant de taxer à 70% les plus riches. «Nous devrions commencer par faire payer à tout le monde une part équitable», a affirmé à l'AFP Raghuram G. Rajan, professeur à l'Université de Chicago et ancien gouverneur de la Banque centrale indienne, écartant implicitement une augmentation d'impôts sur les plus grandes fortunes. Pour Kenneth Rogoff, professeur d'économie à Harvard, il est pourtant urgent d'apporter une réponse à ces questions fiscales qui alimentent le mécontentement un peu partout dans le monde. Selon les chiffres d'Oxfam, dont la méthodologie est contestée par certains économistes, 26 personnes disposent désormais d'autant d'argent que les 3,8 milliards les plus pauvres de la planète. En 2017, ils étaient au nombre de 43. Trois d'entre eux figurent sur la liste des quelque 3.000 participants à Davos cette année : l'Américain Bill Gates, l'industriel indien Mukesh Ambani et le fondateur du géant chinois Alibaba, Jack Ma. 

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