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L’abandon par les autorités des sites archéologiques de Tadla-Zayane menace la mémoire de la région

L’absence d’un programme intégré de restauration, de réhabilitation et d’intégration des sites archéologiques dans la plaine de Tadla-Zayane dans le processus de développement, est de nature à menacer la mémoire historique et patrimoniale de la région de Béni Mellal-Khénifra.

L’abandon par les autorités des sites archéologiques de Tadla-Zayane menace la mémoire de la région

«La mémoire historique de la région de Béni Mellal-Khénifra est exposée au risque de disparition si les responsables n’agissent pas pour remédier à cette situation et réhabiliter ces sites à travers des projets intégrés dans le développement local, régional et national», a affirmé l’historien et chercheur El Mustapha Ben Khalifa Arbouche, estimant qu’il est inconcevable qu’un touriste traverse la distance séparant Fès et Marrakech sans trouver les infrastructures et les conditions nécessaires pour le développement d’un tourisme culturel et naturel à même de transformer la région.
Ce potentiel civilisationnel, étant une pierre angulaire du développement économique et un pilier essentiel du développement durable de la région, nécessite d’être inclus dans les programmes et les projets de tourisme culturel, de sorte à faire de ce potentiel un lieu d’attraction touristique et culturelle, a-t-il indiqué.
«À travers la restauration des sites du patrimoine, ainsi que la mise en place d’installations de base et d’infrastructures de services comme les hôtels, les parcs, les espaces publics, les restaurants, etc., le développement du tourisme culturel dans la région aura un impact positif sur les plans économique et social et permettra de valoriser et de réhabiliter le patrimoine de la région en tant que composante de l’identité marocaine», a estimé M. Arbouche.
L’historien et chercheur a évoqué, dans ce sens, le projet de réhabilitation de la médina de Béni Mellal, qui vise à mettre en place des marchés et des ruelles dédiés à l’artisanat (chaudronniers, menuisiers, etc.), mettant l’accent sur la nécessité d’initier un travail institutionnel intégré allant au-delà des efforts individuels et visant à réhabiliter ces sites historiques, tout en prenant en compte leurs caractéristiques architecturales et techniques authentiques.

L’auteur de l’ouvrage «Béni Mellal, capitale de Tadla-Azilal - Histoire et patrimoine» a également mis en exergue l’état de dégradation, de négligence et de marginalisation des sites archéologiques et culturels de la région, à cause de la prolifération des constructions anarchiques, des pratiques humaines destructives, de l’effritement et du vieillissement des bâtisses. Par ailleurs, il a relevé que la plaine de Tadla-Zayane (vaste territoire s’étendant des sources d’Oum Al-Rabii à la frontière avec Kelaâ des Sraghna) englobe de nombreux sites archéologiques et patrimoniaux, tels que la ville de «Dai» qui a disparu après avoir été, pendant des siècles, un carrefour vital reliant le nord et le sud du Maroc, la «Kelaâ de Taghrart», dernier vestige de l’époque Almoravid, et la «Kasbah Zidania», fondée par Zidane ben Ahmed Al Mansour Eddahbi.
Cette zone abrite également la muraille Mérinide de Béni Mellal, la ville historique de Fachtala, qui remonte à l’époque des Wattassides, les dépôts traditionnels d’Oujkal, les régions d’Iwaridin et Ibaklwin dans la province d’Azilal, où des traces des dinosaures ont été découvertes, ainsi que la «Kelaâ de surveillance» située dans la région d’Oulad Ichou, la seule qui reste de l’époque 
coloniale.
S’agissant du patrimoine immatériel, l’historien a expliqué que la région se distingue historiquement par son mouvement intellectuel et culturel, rappelant à cet égard un certain nombre de poètes, d’écrivains et de savants, dont notamment le poète Al-Jarawi de l’époque Almohade, Abdelaziz El Fachtali qui fréquentait la cour d’Ahmed Al-Mansour Eddahabi et son confrère Mohammed El Fachtali, ainsi que des dirigeants et des chefs militaires tels que Daoud Ben Aïcha, commandant d’une légion de l’armée locale ayant participé à la bataille de la «Zalaca» menée par Youssef Ibn Tachfin.
El Mustapha Ben Khalifa Arbouche, considéré comme l’historien par excellence de la région de Béni Mellal-Khénifra, compte à son actif sept ouvrages sur l’histoire de la région, dont «Éclairages sur l’histoire de la région Tadla-Azilal», «Les grandes personnalités du soufisme» et «Histoire des personnalités de la région de Tadla 
et Béni Mellal». 

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