L’abandon du nucléaire amplifie le dérèglement climatique

À en croire un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’abandon du nucléaire se ferait au détriment du climat. «Au cours des 50 dernières années, l’utilisation de l’énergie nucléaire a permis de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de plus de 60 gigatonnes, soit près de deux ans d’émissions liées à l’énergie. Toutefois, dans les économies avancées, l’énergie nucléaire a commencé à s’essouffler, les centrales étant fermées et peu d’investissements ont été réalisés, alors que le monde a besoin de plus d’électricité à faible émission de carbone», rapporte l’Agence basée à Paris dans son nouveau rapport. «L’énergie nucléaire dans un système d’énergie propre». Les rédacteurs de ce document publié hier s’inquiètent de la baisse drastique de la part du nucléaire dans le mix énergétique dans les économies avancées qui pourrait chuter de deux tiers d’ici à 2040. «Sans investissements dans le nucléaire, il serait beaucoup plus difficile d’atteindre un système énergétique durable (...) Atteindre le rythme de réduction des émissions de CO2 conformément à l’Accord de Paris est déjà un énorme défi, comme le montre le scénario de développement durable. Cela nécessite une augmentation importante de l’efficacité et des iûnvestissements dans les énergies renouvelables, ainsi qu’une augmentation de l’énergie nucléaire», poursuit l’Agence. Cette dernière dit soutenir les éventuelles nouvelles constructions de centrales et encourager le développement de nouvelles technologies nucléaires. L’AIE prône également une extension de la vie des centrales nucléaires «aussi longue que le permet la sûreté», et qu’elles soient rémunérées pour leurs avantages en termes de sécurité énergétique et d’environnement. Il est aussi recommandé la création d’un cadre financier attractif ou encore le soutien à la construction de nouveaux réacteurs avec un processus réglementaire qui limite les retards et surcoûts.