L’accès au foncier et son coût posent problème aux entreprises au Maroc qu’elles soient nationales ou étrangères, petites ou grandes. Un constat rappelé par la Société financière internationale (SFI), du groupe de la Banque mondiale, dans son dernier rapport sur le secteur privé au Maroc. «L’investissement foncier a été une contrainte critique pour les activités des entreprises au Maroc. Il ne s’agit pas d’une question de disponibilité physique des terrains, leur disponibilité semble raisonnable et semblable à celle des benchmarks mondiaux. En revanche, les contraintes comprennent un système foncier complexe, la diversité des réglementations de gestion foncière, la capacité insuffisante de l’administration foncière et des décisions en matière d’aménagement du territoire qui ne correspondent pas aux besoins réels des investisseurs», ont souligné les auteurs du rapport.
En réaction à cette tendance, les pouvoirs publics imposent souvent des limites légales très strictes à la transférabilité des parcelles attribuées, «ce qui impose une contrainte supplémentaire aux ventes de terrains», poursuit la Banque mondiale. Cette dernière revient également sur un autre phénomène. «Les entreprises marocaines préfèrent conserver des terrains qui peuvent servir de garantie pour des prêts bancaires et pour le financement de la construction, le crédit-bail foncier n’étant pas accepté comme garantie pour obtenir un prêt. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant, voire rationnel, que les entrepreneurs se détournent du secteur concurrentiel, des exportations et de la production industrielle au profit de secteurs mieux protégés et lucratifs en quête de rentes, comme le foncier et l’immobilier», souligne la Banque mondiale.