LafargeHolcim Maroc s’attaque aux déchets plastiques dans le Nord

Chaque habitant de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (RTTAH) déverse chaque année en moyenne l’équivalent de 2,11 kilos de plastiques dans les océans. Un constat alarmant qui fait de cette région l’une des plus polluées par les déchets marins à l’échelle nationale, selon une étude menée par LafargeHolcim, sa filiale Geocycle et la coopération allemande GIZ. L’étude a permis d’identifier les principaux points noirs au niveau des 32 communes côtières de la région, favorisant la fuite de déchets plastiques terrestres vers l’océan. La quantité de déchets plastiques générée au niveau de la RTTAH est évaluée à 76.000 t/an, soit la 2e région la plus productive de ce type de déchets après le Grand Casablanca. 9% deviennent des déchets marins, soit 8.000 t/an. «La Méditerranée ne représente que 1% de la surface globale des océans, mais elle est considérée comme l’une des zones les plus touchées par les déchets marins, puisqu’elle concentre 30% du trafic maritime mondial», a déclaré Mohamed El Bouch, directeur du Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution (LNESP), le 27 juin lors de la présentation de l’étude à Tanger. 
El Bouch a rappelé que le Maroc produit chaque année 1 million de tonnes de déchets plastiques, dont un dixième environ se retrouve dans l’eau marine. Ce qui place le Maroc parmi les vingt premiers pays en termes de fuite des déchets plastiques vers les océans. 
Pour y remédier, LafargeHolcim, Geocycle et la GIZ ont lancé en 2018 le projet Ecocéan qui a pour ambition de répondre aux défis de la fuite des déchets plastiques vers les océans, en améliorant les solutions de leur gestion sur terre au niveau de la RTTAH. Un projet qui devra être généralisé à plusieurs autres régions du pays, ont annoncé les initiateurs. 
Dans le détail, le projet qui prendra fin en 2020, se déroulera en plusieurs phases et impliquera différentes parties prenantes publiques, privées et la société civile œuvrant dans le domaine de l’environnement et des déchets marins. À terme, les initiateurs s’engagent à mettre en place un système de collecte et de récupération des déchets plastiques ainsi qu’un système de monitoring et évaluation de l’impact du projet. En parallèle, ils mèneront des campagnes de sensibilisation, de formation et mettront en place une plateforme de dialogue et de concertation avec les parties prenantes autour du fléau des déchets marins. De même, le projet prévoit une intégration du secteur informel dans la filière de gestion des déchets plastiques.