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L’AMIMA tire la sonnette d’alarme

Malgré la hausse de 8% des ventes de tracteurs en 2018, l’Association marocaine des importateurs du matériel agricole (AMIMA) demeure sceptique quant à l’avenir de la filière. Dans son bilan 2018, elle analyse l’évolution du marché depuis 2009 et énumère les problèmes qui, selon elle, menacent ce marché.

L’AMIMA tire la sonnette d’alarme
À fin février, les importateurs ont écoulé 173 tracteurs, soit une régression de 35% par rapport à la même période de 2018. À ce rythme, 2019 devrait clôturer sur des ventes ne dépassant pas 1.650 tracteurs, soit le volume le plus faible depuis 2006.

L’Association marocaine des importateurs du matériel agricole est inquiète et le fait savoir. Dans son dernier bilan sur le marché de la mécanisation agricole, elle n’a pas manqué de rappeler que l’activité traverse une période difficile qui «perdure». Le début de l’année 2019 a connu une «forte» baisse des ventes de tracteurs agricoles. À fin février, les importateurs ont écoulé 173 unités, soit une régression de 35% par rapport à la même période de 2018. À ce rythme, 2019 devrait clôturer sur des ventes ne dépassant pas 1.650 tracteurs, soit le volume le plus faible depuis 2006. Une telle situation serait «fatale» aux intervenants du machinisme agricole, s’alarme l’AMIMA qui rappelle que plusieurs problèmes menacent actuellement ce marché. L’Association en énumère quatre : le déficit pluviométrique de la campagne agricole 2018-2019 enregistré à fin février 2019, les difficultés d’accès des agriculteurs au financement du matériel agricole, et ce, malgré les conventions de partenariat de 2013 et 2019 entre le Crédit Agricole du Maroc et l’AMIMA et le retard de mise en place du référentiel des prix des tracteurs et du matériel d’accompagnement qui a pour but d’assouplir les conditions d’octroi des subventions et de limiter les mauvaises pratiques. 
Enfin, la profession déplore les retards enregistrés, depuis fin 2017, dans le déblocage des subventions des tracteurs et du matériel d’accompagnement agricole ainsi que les «faibles montants» alloués au secteur du machinisme agricole. Ceci pénalise «lourdement» les trésoreries des importateurs et de leurs réseaux de ventes. «Cette situation qui perdure porte atteinte au secteur du machinisme agricole et met en péril son écosystème dans la mesure où les entités le constituant ne seront plus en mesure de faire face à leurs engagements financiers et leur obligation de s’approvisionner et d’approvisionner les agriculteurs en matériel agricole», avertit l’association. Cette dernière craint également l’orientation des agriculteurs vers l’utilisation de vieux matériels agricoles d’occasion, «ce qui va à l’encontre des objectifs du Plan Maroc vert et de sa volonté de modernisation du parc de matériel agricole», souligne l’Association. 

Pour 2018, l’AMIMA a présenté un bilan légèrement positif, «malgré la réalisation d’un rendement record de la campagne agricole 2017-2018 avec une récolte céréalière de 103 millions de quintaux». L’Association relève que même si la campagne agricole a été favorable, son impact sur le marché des tracteurs agricoles neufs n’a, toutefois, enregistré qu’une faible augmentation par rapport à 2017. 
Les ventes ont ainsi atteint 2.529 tracteurs, en progression de 8% par rapport à 2017. «Les ventes de 2018 se situent au même niveau que la moyenne des 5 dernières années qui est de l’ordre de 2.553 tracteurs. En comparaison avec la moyenne des ventes de 2009 à 2013, soit 4.561, les ventes de 2018 sont en forte régression de 45%», détaille l’AMIMA. Le marché des tracteurs s’est, pour rappel, inscrit dans une tendance baissière depuis 2010, année à laquelle les taux, les plafonds et les normes d’octroi des subventions ont subi des changements. À titre d’exemple, les ventes de 2018 comparées à 2009 ont baissé de 63% par rapport à 2009, une année où les ventes avaient culminé à 6.841 tracteurs. 

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