La plus haute juridiction du Royaume, la Cour de cassation, a abrité jeudi la cérémonie du lancement officiel de la convention de jumelage entre le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire du Maroc (CSPJ) et le Conseil supérieur de la justice de Belgique. Cet accord de jumelage, signé en mars dernier, lie en fait le pouvoir judiciaire marocain avec l’Union européenne, puisqu’il s’insère dans le cadre de la mise en œuvre du Programme «Réussir le Statut avancé».
Selon lui, la Loi fondamentale a déterminé la mission constitutionnelle du juge, chargé de l’application juste de la loi, de la protection des droits et libertés et de la sécurité judiciaire des individus et des groupes. «Elle a également hissé l’accès à la justice, la gratuité, les droits de la défense, la présomption d’innocence, le procès équitable dans un délai raisonnable, la réparation des dommages causés par l’erreur judiciaire, au rang de droits constitutionnels inaliénables, de même qu’elle impose à tous, personnes physiques et institutions, le respect et l’exécution des décisions judiciaires», a-t-il expliqué en s’adressant à ses homologues belges et de l’UE.
Quels sont alors les chantiers à entreprendre ? En réponse à cette question, Mustapha Farès a affirmé qu’à l’heure actuelle, le pouvoir judiciaire passe par une phase décisive qui impose d’œuvrer selon un plan stratégique, tout en mobilisant les efforts et les compétences en vue d’une gestion rationalisée des contraintes et des obstacles... «C’est ce que nous essayons de concrétiser, en veillant à la mise en œuvre des dispositions de cette convention, qui vise l’appui de l’État de droit à travers la consolidation d’un pouvoir judiciaire indépendant, accessible et efficient, conformément aux standards internationaux dans les trois dimensions, juridique, institutionnelle et organique», a-t-il expliqué. Ainsi, le grand défi à relever est la réussite de ce partenariat afin de parvenir à la mise à niveau du cadre juridique et de l’organigramme du Conseil et à son harmonisation avec les bonnes pratiques européennes ainsi que l’appui des capacités et compétences du personnel du Conseil et des autres instances en lien avec la justice.Pour sa part, Claudia Wiedey, ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, a souligné que le service de la justice jouit d’une place importante dans l’agenda de l’UE. Elle a ainsi fait savoir que cet accord de jumelage vise principalement à harmoniser le service de la justice marocain avec les normes internationales, tout en saluant l’engagement du Maroc en la matière et la vision de S.M. le Roi Mohammed VI, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire.De son côté, l’ambassadeur de la Belgique au Maroc, Marc Trenteseau, a indiqué que le dialogue avec le CSPJ et le collectif du service de la justice belge vise un échange optimal de compétences et de capacités au profit des communautés marocaine et belge. Le président du Conseil supérieur de la justice de Belgique, Joris Lagrou, a affirmé, quant à lui, que les grands axes de cet accord portent sur l’organisation des ateliers sur la moralisation du service de la justice, à travers la consolidation des compétences du CSPJ, tout en mettant l’accent sur les similitudes entre ce dernier et celui de la Belgique, notamment en termes d’indépendance financière et administrative, a-t-il expliqué.
