Larbi Ahjjaj, un passionné des beignets espagnols

Outre la musique, la sculpture, la littérature et la peinture, la ville d’Assilah se distingue aussi par son art culinaire. En se baladant dans ses rues, on découvre le talent de chefs qui font chatouiller les papilles. C’est le cas de Larbi Ahjjaj, un passionné de pâtisserie. Sa spécialité est le beignet espagnol. Après avoir appris le métier à Tanger dès sa jeunesse auprès de pâtissiers espagnols qui lui ont transmis l’exigence et la rigueur nécessaires à une cuisine d’excellence, Larbi propose des beignets au goût authentique. Après 13 ans d’exercice à Tanger, de 1960 à 1973, puis 46 ans à Assilah, Larbi Ahjjaj a acquis une bonne réputation au niveau local et international. «J’ai des clients des pays scandinaves, d’Asie, d’Amérique, des pays de Golfe», nous confie ce pâtissier artisan.
Les habitués de son tout petit local viennent pour les beignets, mais aussi pour l’échange avec un homme passionné et accueillant. Du haut de la vitre installée devant son magasin, on admire ses gestes soigneux et précis. Ce pâtissier artisan ne peut cacher son amour pour son métier. Il manie la pâte d’une façon artistique. Un panier en acier est toujours posé devant la vitre pour donner un avant-goût aux clients. Dès l’arrivée de ces derniers, il fait dorer des beignets moelleux à la croûte croustillante.
Larbi sublime ses clients par des produits de qualité. Pour lui, rien n’est plus important que le goût. «J’ai appris ce métier de chefs passionnés et je ne laisserai pour rien au monde en dénaturer le goût, explique-t-il. Malheureusement, plusieurs personnes vendent des “churros” (beignets espagnols) en faisant croire qu’ils sont authentiques. Il faut accorder une grande attention au goût et à la qualité du travail».
Souriant et dynamique, ce pâtissier artisan âgé de 75 ans espère faire partager sa passion avec la nouvelle génération, comme il souhaite que ses clients passent un agréable moment en dégustant ses beignets. Il a pu convaincre son fils de partager sa passion. La brigade des deux hommes travaille quelques heures chaque après-midi. Les fans de leurs «churros» attendent chaque jour avec impatience l’ouverture de la petite fenêtre bleue qui annonce le début d’une nouvelle séance gourmande.