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L’AS FAR s’installe sur le podium, le Raja déjà à bout de souffle

Dix jours après avoir dicté sa loi sur la pelouse du stade Adrar face au Hassania, l’AS FAR de Carlos Alos a réussi à renverser un autre club du podium de la Botola D1, le Raja de Casablanca de Patrice Carteron (2-1), qui a encore une fois dominé avant de s’incliner face au réalisme de l’adversaire. L’AS FAR a donc réinvesti la course vers les places africaines, s’installant en troisième position à un seul point du RCA, où l’avenir de Carteron semblerait déjà compromis.

L’AS FAR s’installe sur le podium, le Raja déjà  à bout de souffle
Ph. Kartouch

La pelouse du complexe Moulay Abdellah de Rabat a encore été le théâtre d’un nouvel échec du Raja, trois jours seulement après la cuisante défaite face à la RSB (4-2) et quelques semaines après la défaite face à l’Étoile du Sahel, qui avait causé l’élimination de la Coupe arabe. À l’instar de ses prestations face aux clubs mentionnés précédemment, le Raja a dominé la possession du ballon et s’est procuré le plus grand nombre d’occasions, sans pour autant parvenir à les concrétiser. Face à un adversaire en plein renouveau et sur un nuage depuis l’arrivée de l’entraîneur espagnol Carlos Alos, les Verts ont encore une fois payé les frais de leur indécision et de leur impulsivité. Nettement plus appliqués et plus opportunistes, les joueurs de l’AS FAR ont reconduit le scénario de leur match face au HUSA, reproduisant la même solidité défensive et la même obstination à sortir avec les 3 points de la victoire. Le coach français du Raja, Patrice Carteron, a décidé de faire confiance à 3 jeunes joueurs de son effectif : Mohamed Douik et Saâd El Kouhal en défense et Zakaria El Ouardi en milieu de terrain. Le dernier a été irréprochable en ligne médiane, tandis que les 2 premiers, malgré une bonne dose de combativité et avec toute la bonne foi du monde, ont causé la défaite de leur équipe en provoquant deux penaltys dans des moments critiques.

Le Raja voué à une fin de saison mouvementée ?
Le Raja a donc pris l’avantage à la 17e minute grâce à son buteur attitré, Mouhcine Yajour, qui a encore une fois rappelé que tout le poids de l’attaque repose sur ses épaules. Mais à 4 minutes du terme de la première période, Douik décide de faucher le défenseur Hamza El Moussaoui en surface, alors qu’il pouvait simplement relancer au lieu de tenter le drible. Le Congolais Héritier Luvumbu transforme sans trembler (41e) et permet à son équipe de rentrer aux vestiaires avec une confiance rétablie.
En seconde mi-temps, le Raja a encore combiné, créé des espaces, tiré, menacé le gardien Bourkadi… Bref, il a réussi toutes les phases de construction offensive, mais a toujours calé à la conclusion. Les Militaires, eux, ont économisé leur énergie, se contentant de contenir l’adversaire et répliquant par des contre-attaques ou sur des balles arrêtées. L’expulsion du médian de l’AS FAR Mourad Kaâouach à la 71e minute (suite à un tacle appuyé sur El Ouardi) a laissé penser que les visiteurs allaient finalement trouver la faille, mais l’AS FAR allait quand même se débrouiller pour s'en sortir gagnante, grâce à l’expérience de son vétéran Brahim El Bazghoudi, combinée au geste irréfléchi du défenseur El Kouhal qui a provoqué un second penalty à la 92e minute. Le capitaine Berrahma achevait donc le Raja et propulsait son équipe en troisième place du classement général, pour le plus grand bonheur des milliers de supporters de l’AS FAR qui ont enfin repeuplé un stade Moulay Abdellah longtemps déserté. Carlos Alos a donc réussi là où plusieurs coachs chevronnés ont échoué avant lui, redonnant du caractère et du punch à une équipe pétrie de talent, mais en manque de repères durant les mois précédents. Le Raja, lui, patauge en pleine crise et semble voué à une fin de saison mouvementée. Sa défaite face à la RSB a rendu la qualification en Coupe de la CAF plus ardue, celle face à l’AS FAR a miné ses espoirs de rejoindre le WAC en Botola D1.
En pleine détresse, les supporters des Aigles n’arrivent même plus à désigner un responsable de la situation actuelle : certains appellent au départ du coach, d’autres s’en prennent au directeur technique Fathi Jamal, alors que les plus fatalistes réclament le départ de l’ensemble du bureau dirigeant. On notera, par ailleurs, l’excellente prestation du trio arbitral égyptien mené par l’arbitre central Jihad Jricha, qui a réussi à imposer le respect par sa fermeté et ses décisions équitables.

Le Raja écope de 4 matchs à huis clos, l'AS FAR de 2, suite aux actes de hooliganisme de mercredi

La commission de discipline de la FRMF n'a pas attendu longtemps avant de se prononcer sur les actes ayant entaché la rencontre RCA-AS FAR. Le Raja devra ainsi disputer 4 matchs à huis clos en plus d'une amende de 105.000 DH. Le club assumera également les frais de réparation de l'enceinte. L'AS FAR a été sanctionnée, elle, par 2 rencontres à huis clos et une amende de l'ordre de 110.000 DH. Pour leur deuxième déplacement à Rabat en une semaine, les supporters du Raja ont semé la pagaille après le coup de sifflet final du match face à l’AS FAR. Des heurts avec les agents de l’ordre ont provoqué plusieurs blessures dans les deux camps, au détriment de l’image d’un championnat marocain qui n’arrive toujours pas à résorber définitivement le phénomène du hooliganisme. Des sièges ont été arrachés pour en faire des projectiles, de jeunes gamins ont été battus, des policiers transportés sur des civières, des larmes, du sang et beaucoup de désarroi… autant de scènes tristes qui ont été révélées sur des dizaines de vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Le match RCA-RSB, disputé mercredi dernier dans le même stade, a failli connaître le même spectacle sinistre, lorsque plusieurs fans ont tenté d’investir la piste athlétique après le deuxième but de Berkane, mais les autorités avaient alors choisi de faire montre de tolérance. Cette fois-ci, la confrontation a bien eu lieu et les plus grands perdants sont encore une fois la Botola D1 et les dizaines de familles des victimes.

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