L’association Jossour Forum des femmes marocaines a organisé, vendredi dernier à Rabat, une table ronde à l’occasion du lancement de la Phase III de son projet «La promotion de la représentation politique des femmes au Maroc». Cette rencontre organisée sur le thème «Mode de scrutin et représentation politique des femmes» a été marquée par la participation de nombreux experts nationaux et internationaux, dont l’ex-ministre espagnole María Antonia Trujillo. Cette dernière, qui a présenté le mode électoral espagnol et son impact sur la participation politique des femmes, a rappelé que l’égalité entre les femmes et les hommes est un principe juridique universel reconnu dans plusieurs textes internationaux sur les droits de l’Homme. «Une égalité pleine et effective entre les femmes et les hommes reste une tâche en suspens qui nécessite de nouveaux instruments juridiques et dans tous les systèmes juridiques. Il est, en effet, nécessaire de prendre des mesures normatives pour lutter contre toutes les manifestations de discrimination, directes ou indirectes, qui subsistent encore, en raison du sexe, et pour promouvoir une égalité réelle entre hommes et femmes, en éliminant les obstacles sociaux et les stéréotypes qui empêchent de l’atteindre», a affirmé María Antonia Trujillo.
La rencontre a également été l’occasion de rappeler les deux premières phases du projet «La promotion de la représentation politique des femmes au Maroc». La phase I a donc consisté en l’établissement d’un état des lieux de la représentation politique des femmes à travers une recherche réalisée en 2017. Cette recherche a montré que la représentation politique des femmes relève plus du symbolique et de l’alibi, et surtout qu’elle résiste à céder le pouvoir de décision aux femmes. En 2018, la deuxième étape du projet, plus volontariste, mais toujours aussi pluraliste et inclusive, a engagé une très large concertation sur la stratégie à mener pour la réalisation des recommandations de l’étude menée en 2017, à savoir sauvegarder les acquis démocratiques, créer un large mouvement national progressiste et œuvrer pour l’effectivité du droit constitutionnel à la parité.