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L’association Jossour FFM lutte contre la violence verbale

Lorsqu’on parle de violence, on a souvent tendance à penser à la violence physique et à oublier celle verbale. Afin de sensibiliser les Marocains à cette forme de violence, l’association Jossour FFM vient de lancer des capsules vidéos sur les réseaux sociaux.

L’association Jossour FFM lutte contre la violence verbale
Le lancement des capsules vidéo entre dans le cadre du second axe du projet «Femmes partenaires du progrès» qui est la lutte contre la violence à l’égard des femmes

L’association Jossour Forum des femmes marocaines (FFM) a organisé, hier à Rabat, la cérémonie de lancement de ses capsules vidéo sur la violence à l’égard des femmes. Réalisées dans le cadre du projet «Femmes partenaires du Progrès», en partenariat avec l’Université du Maryland et financé par MEPI (Initiative de partenariat des États unis au Moyen-Orient), ces capsules ont pour but de dénoncer une forme de violence souvent négligée, à savoir la violence verbale. «Le lancement des capsules vidéo rentre dans le cadre du second axe du projet «Femmes partenaires du progrès» qui est la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
«Ces capsules, pilotées par nos deux femmes leaders Khaoula Benomar et Radia Laraki, font partie des actions que mène l’association pour sensibiliser et informer sur la violence faite aux femmes marocaines et pour veiller à l’application de la loi 103-13», explique Rhizlaine Benachir, vice-présidente de l’association et coordinatrice du projet «Femmes partenaires du progrès».
Les capsules vidéos, qui seront diffusées sur YouTube et Facebook, montrent, à travers un micro-trottoir, la réaction des Marocains face à la violence verbale évoquant des proverbes «en darija» utilisés fréquemment dans notre quotidien et qui ont une connotation parfois négative vis-à-vis de la femme. 
«Ces capsules vidéos abordent un autre type de violence, souvent oublié ou plutôt pas pris en compte, à savoir la violence verbale.
De nombreux termes et aussi adages en dialecte marocains qu’on utilise «habituellement» dans notre langage quotidien, et qui font partie de notre vocabulaire, méprisent la femme. Et nous ne sommes malheureusement pas conscients de l’impact négatif que cela peut avoir sur nos comportements et sur la relation homme-femme, mais aussi sur les futures générations. En effet, certains dictons marocains sont défavorables à l’image de la gent féminine dans notre société et véhiculent des stéréotypes négatifs qui placent la femme marocaine dans une position d’infériorité, d’une personne irresponsable, négative et parfois dangereuse. Nous avons donc sélectionné des dictons et questionné des personnes anonymes en leur proposant de réagir», a souligné Rhizlaine Benachir.
Il est à noter qu’en parallèle avec le lancement des capsules vidéos, l’association Jossour a organisé un atelier de formation au profit de 10 jeunes leaders, afin qu’ils assurent le suivi des capsules au niveau des réseaux 
sociaux. 


Questions à Rhizlaine Benachir, vice-présidente de l’association et coordinatrice du projet «Femmes partenaires du progrès»

«Nous voulons que ces capsules soient diffusées auprès du large public marocain afin d’agir sur le comportement de notre société et changer l’image de la femme au Maroc»

Vous lancez, aujourd’hui, des capsules vidéo sur la violence à l’égard des femmes. Quel est l’objectif de cette action ?
L’objectif du lancement des capsules vidéos est, d’une part, de faire prendre conscience de l’image négative véhiculée par l’utilisation de ces dictions qui, parfois, vont à l’encontre de leurs principes et convictions et, d’autre part, faire prendre conscience à la personne qui écoute ces capsules de cet aspect et de son impact. 
Nous voulons que ces capsules soient diffusées au niveau d’un large public marocain afin d’agir sur le comportement de notre société, vis-à-vis de l’image de la femme au Maroc, et pousser les gens à considérer la femme marocaine comme l’égale de l’homme et non comme un être inférieur, perfide, calculateur, méfiant, etc., tel que décrit parfois dans ces dictons. 

Comment pouvez-vous nous résumer les deux ans passés à travailler sur le projet «Femmes partenaires du progrès» ?
Ce projet est particulier, car il se base sur une approche participative. Au lieu de mettre en place un projet relatif aux droits des femmes qui aurait débouché sur l’organisation de rencontres, de tables rondes, de séances de formation, nous avons opté pour la démarche inverse, à savoir la sélection de 30 femmes leaders, nombre estimé raisonnable pour réaliser notre projet afin d’identifier ensemble les enjeux prioritaires sur lesquels nous voulons travailler pendant les deux ans de vie du projet. Cela a permis à ces femmes leaders de s’approprier le projet et de procéder à l’identification des enjeux importants. Cette identification s’est faite au cours d’un séminaire de 2 jours en septembre 2017. À l’issue de cette rencontre, les participantes ont choisi deux axes de travail considérés comme prioritaires au vu du contexte national actuel, qui sont la promotion de l’égalité et de la citoyenneté et la lutte contre la violence à l’égard de la femme et de la fille.
À partir de là, nous avons élaboré un plan d’action où toutes les femmes leaders ont proposé, sous forme de fiche projet, une activité en accord avec les 2 enjeux prioritaires retenus. La clôture du projet aura lieu à Amman en août 2019 et réunira toutes les parties prenantes du projet aussi bien au niveau national que dans les deux autres pays où ce même projet existe, à savoir le Koweït et la Jordanie.

Ce projet a connu la participation de 30 femmes marocaines, qui sont-elles ?
Le choix s’est porté sur 30 femmes leaders marocaines dans différents secteurs, politique, économique, social, universitaire, figures médiatiques, cinéma… Leur participation a consisté, dans un premier temps, à contribuer à la réflexion et au partage en tant qu’actrices et militantes pour les droits des femmes, et dans un deuxième temps, à désigner les 2 enjeux prioritaires du projet. Elles accompagnent le projet depuis le début. Elles mènent ainsi des actions et mettent en place des activités dans ce cadre. Jossour FFM les accompagne dans leurs réalisations et s’assure de la réussite et du succès de chaque événement.

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