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Jeudi 28 Mars 2024
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Leila Alaoui ou la passion de la photo engagée

Dans le but de faire connaître les travaux plastiques des Marocains résidant à l’étranger, l'Espace Rivages de la Fondation Hassan II accueille, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, l'exposition «Marocaines au-devant de la scène» de la regrettée photographe maroco-française Leila Alaoui qui se poursuivra jusqu’au 6 avril.

Leila Alaoui ou la passion de la photo engagée
Une des oeuvres de l'exposition «Marocaines au-devant de la scène».

Le choix de Leila Alaoui n’est pas fortuit, car la défunte était une artiste hors pair qui a donné de la valeur à la photographie, à travers une vision propre à elle, tout en touchant à des thématiques d’actualité, notamment le sujet de l’immigration qui revenait souvent dans ses travaux. «No Pasara» illustrait bien ce phénomène des «Harragas» (brûleurs) ou encore l’expérience des migrants subsahariens et leur traversée des frontières dans «Crossing». Son voyage au Liban a mis en relief le vécu des réfugiés syriens dans sa collection «Natreen». Sans oublier son remarquable travail d’installation vidéo qui a donné lieu à «L’île du Diable» où elle raconte les vérités des travailleurs immigrés. En fervente portraitiste, feue Leila Alaoui a laissé, derrière elle, un riche patrimoine de portraits d’hommes et de femmes emblématiques du Maroc. Pour cette exposition «Marocaines au-devant de la scène», c'est à des artistes et femmes de lettres marocaines talentueuses que rend hommage l’Espace Rivage, accrochant leur portrait en noir et blanc, pour mettre en valeur ces femmes combattantes qui ont pu faire valoir leur talent dans l’écriture ou dans l’art. Christine Alaoui, la mère et la présidente de la Fondation Leila Alaoui, explique dans une interview accordée à Fatiha Amellouk, chargée du Pôle art, culture et communication à la Fondation Hassan II, que «l’exposition “Marocaines au-devant de la scène” fait, par ailleurs, écho à l’ouvrage “La femme artiste dans le monde arabe” de Ghita El Khayat, qui traite du rôle prépondérant de la femme artiste dans la création artistique et dans l’évolution des sociétés arabo-musulmanes. À l’instar du livre, Leila a cherché via les portraits à mettre en valeur le talent et l’art féminin marocain à travers des portraits qui reflètent les univers personnels, artistiques et intellectuels de personnalités emblématiques du monde artistique et culturel marocain».

Dans cette collection, on trouve des femmes de toutes les générations et Leila voulait qu’elles appartiennent à différents domaines de l’art et des lettres. Mais, il faut dire que le parcours de Leila Alaoui ne s’est pas arrêté avec sa disparition, suite à l’acte terroriste de janvier 2016 à Ouagadougou au Burkina Fasso. Car La Fondation Leila Alaoui, créée en mars 2016, ne ménage aucun effort pour assurer l’archivage, la conservation et la diffusion de son œuvre, tout en veillant à transmettre les valeurs humanistes qui émanent de ses travaux. Et ce, avec l’organisation continue d’expositions de ses travaux, dont celles qui sont déjà en cours à Casablanca, à Chicago, à l’Institut français de Fès, à Angers, à Beijing le 22 mars, Les Marocains à Casa Arabe Madrid de juin à septembre 2019 et à Casa Arabe Cordoba de septembre à décembre 2019. Énormément de travail que la Fondation entreprend pour la continuité et la sauvegarde de l’esprit de Leila Alaoui. 

Biographie sommaire

Native de Paris, la photographe et vidéaste Leila Alaoui a étudié la photographie à l’Université de New York. Vivant entre la France, le Liban et le Maroc, elle a exposé un peu partout dans le monde (France, Espagne, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suède, Portugal, Danemark, Canada, États-Unis, Russie…). Nombreuses de ses photographies ont été publiées dans le «New York Times» et «Vogue».

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