Après avoir annoncé sa vision stratégique 2022 et les principales nouveautés prévues dans ce cadre, le Groupement des annonceurs du Maroc et son président Youssef Cheikhi ont tenu, mardi dans l’un des hôtels de Casablanca, une conférence-débat dont le thème choisi a été le Marketing sportif au Maroc, à la veille de la Coupe d’Afrique des nations 2019. Pendant près de 2 heures, les spécialistes conviés par le GAM ont tenté de dresser un état des lieux, malgré quelques divergences dans la vision, et ont surtout essayé de proposer des solutions pour encourager les entreprises marocaines à investir davantage sur ce mode de marketing, tout en énumérant les obstacles qui font accroître le doute chez les sponsors potentiels. Le Marketing sportif, le sponsoring surtout, est un moyen permettant aux annonceurs d’associer leur image à un sportif, à un club, à une discipline, ou encore à une compétition ou événement majeur, assurant un transfert de valeurs du sponsorisé vers l’entreprise ou la marque. Il revêt plusieurs formes, comme le mécénat, le «naming» (sponsors-titre) en plus du sponsoring, et intervient souvent en complément des moyens de communication classiques pour assurer davantage de visibilité. Les intervenants de mardi se sont accordés à reconnaître que le Maroc dispose d’un grand potentiel, vu le nombre et la qualité des événements sportifs organisés chaque année.
Une conjoncture propice à la prise de risques
Zaki Lahbabi, directeur général de Transatlas Sport Management, a déclaré dans ce sens : «Avec des événements comme le Marathon des sables par exemple, qui est retransmis dans plusieurs pays et qui montre toute la splendeur du Royaume, le Maroc a un fort potentiel. Il faut juste que les différents acteurs assument leurs responsabilités. Je pense notamment aux villes… Paris, à titre d’exemple, invite 500 gamins à assister aux matchs du PSG et veille à ce que chaque match soit spécial. Les annonceurs sont généralement sensibles à ce genre d’initiatives. Ici par contre, les 2 clubs phares de Casablanca sont obligés de jouer hors de leurs bases… c’est dommage !». Soufiane El Filali, responsable marketing et digital chez «El Botola», avance quant à lui que la conjoncture actuelle est propice à la prise de risques : «On est dans un virage où les entreprises doivent prendre plus de risques. Il est vrai que certains annonceurs utilisent des images sans disposer des droits et ça renforce le doute chez les sponsors. Toutefois, cela n’empêche qu’il y a des opportunités à saisir». Kenza Bouamrani, responsable marketing et digital chez Total Maroc (sponsor titre de la CAN 2019), a appelé à renforcer le cadre légal : «On a besoin d’une entité qui puisse réguler et faire respecter le cadre juridique, pour éviter de faire rebuter les annonceurs. Il faut aussi renforcer le contenu de certaines disciplines, pour encourager les médias à suivre et donc les annonceurs aussi…» Le marketing sportif fait donc déjà partie des stratégies de communication de plusieurs entreprises marocaines. Ces dernières devraient penser à diversifier les méthodes et à mieux cibler les personnes ou entités sponsorisées, pour un retour sur investissement à la hauteur des attentes.
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Déclaration
«Faire du sport un véritable levier de marketing pour le développement, le renforcement et la croissance des marques»
Youssef Cheikhi, président du Groupement des annonceurs du Maroc
«Le thème du marketing sportif est d’actualité. On est à la veille de la CAN et les annonceurs se préparent pour cette manifestation continentale très particulièrement. L’objet de cette conférence est donc de dresser l’état des lieux du marketing sportif au Maroc, mais aussi de poser des questions sur les opportunités et perspectives qu’offre ce mode de marketing. Il faut faire du sport un véritable levier de marketing pour le développement, le renforcement et la croissance des marques.»