L’Espagne a demandé vendredi aux Nations unies la révision d’un rapport d’experts mandatés par l’ONU qui l’accuse de «détention arbitraire» de séparatistes catalans, estimant qu’il contenait des erreurs et était entaché d’un «conflit d’intérêts». Le rapport de ces experts, mandatés par le Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, mais qui ne s’expriment pas au nom de l’ONU, a été publié mercredi. Saisi par l’avocat de trois séparatistes catalans, il demande leur libération. Ces trois dirigeants, dont l’ancien vice-président de la région de Catalogne, Oriol Junqueras, sont en détention provisoire depuis plus d’un an et demi. Ils sont jugés depuis février avec neuf autres accusés pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017. Le gouvernement régional catalan s’est appuyé sur ce rapport pour réclamer vendredi au gouvernement central «de prendre les mesures nécessaires pour la libération immédiate des prisonniers politiques». La porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Celaa, a indiqué à la presse que l’ambassadeur d’Espagne auprès des Nations unies à Genève avait envoyé deux notes de protestation à l’ONU. Entre temps, la porte-parole du gouvernement catalan, Meritxell Budo, a affirmé que le gouvernement espagnol «manquerait à ses obligations de pouvoir public» s’il ne suivait pas les recommandations des experts.
L’Espagne se plaint auprès de l’ONU d’experts qui la critiquent
LE MATIN
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31 Mai 2019
À 18:08