Un ouvrage est paru récemment sur le grand poète marocain Mohammed Serghini ayant pour titre «Mohammed Serghini : esthétique de la création poétique». Cet ouvrage de 216 pages avec un portrait en couverture dudit poète, peint par l’artiste irakien Khaled Houcinem, est réalisé par le professeur universitaire et écrivain Driss El Ouaghich, avec le soutien de l’ex-délégué régional de la communication à Fès et Laâyoune, Abdessalam Zerouali, et la contribution de plusieurs écrivains, enseignants, journalistes ou simples amis du poète Serghini, ex-doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines «Dhar Al Mehraz» de Fès.
Natif de Fès en 1930, Mohamed Serghini, qui a obtenu un doctorat d’État (1985), a publié plusieurs recueils de poésie, dont «Wa Yakoun Ihraqou Asmaehi Alatiya» (1987), «Bahhar Jabal Qaf» (1991), «Al-Kaen Assibaey» (1991), «Wajadtouka fi hada Alarkhabil» (Je t’ai trouvé dans cet archipel, 1992), «Qu’a-t-on fait à vos crânes ?» (1994), «Min Aala Kimami Al Ihtiyal» (2002) et de nombreux autres recueils et publications, dont «la Chanson du train fantôme» en langue espagnole. Mohamed Serghini a obtenu le Prix international de poésie «Argana 2004» en reconnaissance des efforts considérables fournis pour la modernisation de la poésie marocaine. Polyglotte, il a collaboré avec la poétesse espagnole Trina Mercader en publiant des articles et des recueils dans la revue
«Al Mouâtamid» éditée en langues arabe et espagnole, et ce de 1947 à 1956, à Larache puis à Tétouan.Son élève et poète Mohammed Ali Arrabbaoui a affirmé que la poésie de Mohammed Serghini est «dépourvue de toute trace de soufisme tant au niveau de la langue et du lexique qu’au niveau du symbole», attestant que sa poésie est plutôt «une mosaïque de cultures, de philosophies et d’arts» avec une présence manifeste de la culture marocaine, «offrant une lecture critique de la réalité et évitant à ses écrits poétiques de sombrer dans les méandres des communiqués politiques».