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Quand l’huître fait la renommée d’une ville

Surnommée fièrement par ses habitants «Perle de l’Atlantique», Oualidia, ancien village de pêcheurs, est désormais une ville en plein essor économique et poursuit son développement en alliant histoire et modernité.

Quand l’huître fait la renommée d’une ville
Au total, sept parcs à huîtres sont en activité dans la lagune d’Oualidia.

Le Festival annuel d’Oualidia (26 juillet au 4 août), qui tourne autour de l’huître, en fait une ville dynamique en cette période d’été, attirant de nombreux touristes nationaux et étrangers. Située entre El Jadida et Safi et à 158 km de Casablanca, cette petite ville doit sa renommée surtout, à l’échelle nationale et internationale, à ses huîtres, «les meilleures du monde», et à sa lagune paisible qui fascine et qui subjugue le visiteur par sa beauté et ses paysages naturels à couper le souffle. La lagune, Rachid Dahine, responsable de production dans une station d’épuration des huîtres, en connaît les moindres coins et recoins. C’est l’une des personnes les plus indiquées pour parler de l’élevage des huîtres. Il est catégorique : chaque saison dans cette région a son charme, mais en période d’été, la ville se métamorphose et un air de gaieté s’y installe très vite, grâce notamment au Festival de l’huître, produit de la mer qui fait désormais la renommée d’Oualidia, relevant de la province de Sidi Bennour. La lagune a surtout acquis sa réputation nationale et internationale grâce à ses stations de production des huîtres, notamment la «Grassostrea Gigas» ou l’huître japonaise, a-t-il expliqué, soulignant que sept parcs ostréicoles sont en activité dans la lagune.
Le principal marché reste Casablanca qui absorbe plus de la moitié de la production, alors que le reste de la production est écoulé sur les marchés des différentes régions du Royaume, en particulier ceux d’Agadir, de Rabat et de Tanger, a-t-il déclaré à la MAP, rappelant que l’ostréiculture a démarré à Oualidia au début des années 1950 et qu’à présent, une centaine de personnes travaillent dans les sept parcs en activité.

Dahine, qui cumule une longue expérience en la matière, note que plus de 24 tonnes des naissains en tube ou «une à une», selon la nature des écloseries, sont importées depuis la France. Pour traiter les huîtres, trois unités sont actuellement agréées pour la purification, le conditionnement et l’expédition des coquillages. La vente est strictement interdite si l’on ne passe pas par les stations d’épuration des parcs, dont le plus important est «Ostrea» qui dispose de son propre laboratoire et même d’un restaurant pour consommer les produits de la mer.
Le système de purification d’Ostrea, précise-t-il, est basé sur des techniques par radiation par rayons ultra-violets, dont le rôle est d’éliminer tout contaminant bactériologique. L’autre système est l’utilisation du chlore. Les coquillages restent en complète immersion dans des bassins de purification pendant deux jours. Les huîtres filtrent alors les eaux propres et régurgitent les contaminants.
«Une fois épurés, les produits ne peuvent être commercialisés et ne peuvent être vendus sans étiquette de salubrité», relève Dahine, ajoutant que l’étiquette d’enregistrement auprès de la Direction des pêches maritimes représente la traçabilité du produit et garantit la certification du vétérinaire. Les huîtres se conservent dans une cave fraîche et aérée ou en plein air à l’abri du soleil. On peut également les placer dans le bas du réfrigérateur. La température doit être comprise entre 4 et 10 °C pendant 8 à 10 jours.
Concernant les bienfaits des huitres, A. Maaouni, nutritionniste, souligne que l’huître est «un très bon fruit de mer» efficace pour la santé, vu qu’elle apporte à l’organisme des protéines de composition équilibrée. «C’est une bombe énergétique», a-t-il ajouté. L’huître est un mollusque pauvre en lipides et naturellement riche en potassium, magnésium, phosphore, calcium, zinc, cuivre et fer. Elle contient également du sélénium, de l’oméga 3 et les vitamines B, E et C. Très riche en oligo-éléments, elle apporte aussi des protéines, a-t-il expliqué. Ces qualités font que ce produit marin était prescrit autrefois aux enfants fragiles et il semblerait qu’on lui reconnaisse également des vertus aphrodisiaques.
Sur les origines de cette localité, qui connaît une urbanisation galopante avec tout ce que cela comporte comme effets négatifs sur la lagune et son environnement, Abdellah Jouahri, enseignant d’histoire, tenait à rappeler que Oualid, dernier sultan de la dynastie saâdienne, a donné son nom à cette station balnéaire, «l’une des mieux protégées de la côte atlantique nord». Dans la partie haute d’Oualidia, l’on peut encore apercevoir quelques vestiges de sa casbah, édifiée en 1634, a-t-il noté, relevant qu’avant la création de la province de Sidi Bennour, Oualidia faisait partie de la province d’El Jadida. 

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