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L’innovation, clé d’une gestion durable de l’eau

Dans un monde où la demande en eau douce augmente sans cesse, et où les ressources en eau hydriques subissent de plus en plus de contraintes du fait de la surexploitation, de la pollution et des changements climatiques, il ne faut pas négliger les opportunités qu’offre la technologie à travers l’amélioration de la gestion des eaux usées ou le solaire pour le dessalement de l’eau de mer.

L’innovation, clé d’une gestion durable de l’eau

La réussite économique d’un pays repose sur sa capacité à favoriser l’innovation dans tous les domaines. Une fois encore, le Maroc fait figure d’exemple à suivre en la matière dans le domaine de la préservation des ressources hydriques et du développement durable. En effet, la mise en place de systèmes de traitement des eaux usées, plus simplement appelés stations d’épuration (STEP), a été lancée dans la foulée du Plan national de l’assainissement (PNA) en 2005. L’objectif était d’arriver à traiter 50% des eaux usées en 2016, 60% en 2020 et la totalité en 2030. Le Plan national de l’eau a de son côté fixé un objectif de près de 325 millions de m³ d’eaux réutilisées à l’horizon 2030. Ainsi, Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE) et régies publiques ont consenti d’importants efforts en la matière ces dernières années. D’importants investissements ont été engagés dans ce sens. 

Le Maroc, un modèle pour l’Afrique
Résultat : le royaume comptait 107 STEP à fin 2018, selon les chiffres de l’ONEE. De son côté, le taux d’épuration des eaux usées est passé de 5% en 1999 à plus de 77% à la même date. Ces eaux usées traitées ont pu servir dans l’agriculture ou l’industrie. De ce fait, le Maroc est cité comme modèle en Afrique en matière de réutilisation des eaux usées. La STEP de Marrakech, couvrant 17 hectares, est présentée comme la plus grande et la première au Maroc, intégrant le traitement des eaux usées, le traitement intégré des boues, la production de biogaz et la production d’énergie par cogénération ainsi que la ré-utilisation de l’eau et le traitement de l’air. Elle sert ainsi d’exemple pour les installations d’épurations futures du pays. D’ailleurs, en termes de perspectives, des STEP additionnelles ont été annoncées en fin d’année 2018 et seraient en cours de développement pour traiter l’accroissement de l’urbanisation et de la population que connaît le pays. En effet l’ONEE ambitionne durant la période 2019-2023 de porter le nombre des STEP à plus de 164, pour une capacité globale de près de 530.000 m³/j.

Le dessalement d’eau de mer, une alternative prometteuse
De son côté, le dessalement devient rapidement une technologie de traitement de l’eau de choix du Maroc, et ce, du fait de la baisse des coûts technologiques, sa résilience en cas de sécheresse et une production d’eau de qualité supérieure entre autres. «Les services d’eau du monde entier ont effectivement adopté le dessalement de l’eau de mer comme une alternative prometteuse à l’amenuisement des réserves d’eau. En 2016, la capacité mondiale totale de dessalement de l’eau de mer et de l’eau saumâtre s’élevait à environ 22 milliards de m3/an», expliquent les analystes de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Le Maroc a également adopté le dessalement comme une option prometteuse, et a l’intention de produire plus de 500 millions de m³ d’eau potable par an d’ici 2030. Le pays a commencé à construire des usines de dessalement à petite échelle en 1995 et avait réalisé 15 installations (pour la plupart relativement petites) en 2016, avec une capacité de dessalement de 132 millions de m³/an. Des projets à plus grande échelle sont en cours de planification, comme à Casablanca et à Agadir. En effet, en 2019 il est prévu la réalisation de l’étude de mise en place d’une grande station de dessalement de l’eau de mer dans région de Casablanca-Settat. Alors que le dessalement était relativement coûteux et énergivore, la baisse des coûts de l’énergie solaire et éolienne déplace les postes de contrôle en sa faveur.

Vers plus de durabilité et de rentabilité
En effet, «au fur et à mesure que les technologies émergentes évolueront vers des systèmes de dessalement à grande échelle fiables au cours des 10 à 15 prochaines années, le dessalement devrait connaître un bond en avant prodigieux vers plus de durabilité et de rentabilité, à en croire les analystes de la DEPF. D’ailleurs, la Loi 36-15 sur l’eau reconnaît le dessalement comme une ressource viable et prévoit des concessions en tant qu’option pour la participation du secteur privé. Cependant, des mécanismes clairs pour le partage des coûts à l’échelle régionale ou nationale, et la coordination intersectorielle (eau-énergie) doivent encore être établis. Selon les mêmes analystes, le succès du développement des projets de dessalement reposera sur de grands investissements privés et nécessitera l’acquisition efficace de systèmes de PPP que le secteur de l’eau au Maroc n’a pas encore réussi à réaliser. n

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