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Les Lionceaux de l’Atlas ne verront pas la CAN U23, ni les JO de Tokyo 2020

Après le match nul (1-1) concédé au Mali à Marrakech, samedi dernier, l’équipe nationale marocaine se devait de ramener un résultat positif, mardi de Bamako, pour valider son ticket pour la CAN U23 2019 en Égypte. Les joueurs de Patrice Beaumelle se sont finalement inclinés sur le plus petit des scores, se faisant éliminer de la CAN U23 et, par le même coup, de la course vers les JO de Tokyo 2020.

Les Lionceaux de l’Atlas ne verront pas la CAN U23, ni les JO de Tokyo 2020
Ph. Seddik

Après un premier échec face à la République démocratique du Congo, la sélection nationale marocaine des moins de 23 ans a encore une fois été éliminée, mardi à Bamako, du parcours qualificatif pour la Coupe d’Afrique des nations 2019 en Égypte. Repêchée la première fois malgré sa défaite face à la RDC (suite à une réserve technique de la FRMF en raison de la participation d’un joueur inéligible de par son âge : Arsène Zola, plus de 23 ans), l’équipe nationale marocaine a donc officiellement été éjectée de la CAN U23 2019 mardi, après sa défaite en match retour face au Mali (1-1 à Marrakech, 1-0 à Bamako).
En conférence de presse d’après-match à Marrakech, Patrice Beaumelle avait assuré que le Maroc n’avait besoin que d’un «petit 1-0 pour se qualifier». Le 1-0 a bel et bien eu lieu, mais en faveur des Aiglons maliens, qui ont réussi à contenir les ardeurs des Marocains en première mi-temps avant de profiter d’un penalty en début de seconde période (57e). Cette sanction provoquera l’ire des joueurs marocains, qui contesteront vivement. Ensuite, Achraf Hakimi et compagnie repartiront à la charge, tentant de rétablir la parité avant le coup de sifflet final.
Toutefois, l’expulsion du jeune gardien du FUS Mehdi Benaâbid viendra anéantir les derniers espoirs des Lionceaux. Le carton rouge a tellement irrité le portier qu’il a asséné un coup de poing à l’arbitre en fin de rencontre. Le score restait donc inchangé et le Mali poinçonnait son billet pour la CAN U23 2019 en Égypte, sachant que ce tournoi offrira des tickets pour les JO de Tokyo 2020 aux trois premiers du classement final.

Le timing de la nomination de Beaumelle plus que jamais remis en question
Cette élimination au goût amer vient donc s’ajouter à la longue liste des déconvenues des jeunes sélections marocaines lors de la dernière décennie, l’une des raisons qui avaient accéléré le départ de l’ancien directeur technique de la FRMF, Nasser Larguet. Après le Néerlandais Mark Wotte, démis de ses fonctions suite à la défaite face à la RDC lors du deuxième tour des qualifications pour la CAN U23, Patrice Beaumelle s’est mis dans de sales draps dès sa première sortie avec les moins de 23 ans.
Avec une équipe rehaussée par la présence de joueurs comme Achraf Hakimi (Borussia Dortmund), Nousseir Mazraoui (Ajax Amsterdam), Hamza Mendyl (Dijon) ou encore Youssef En Nesyri (Leganes), le public s’attendait à voir les U23 franchir le dernier obstacle avant la Coupe d’Afrique. Mais sur la pelouse, la supériorité des Maliens était manifeste, exactement comme l’avait prédit Beaumelle avant la confrontation lorsqu’il avait parlé d’une «équipe avec un grand vécu en Coupe du monde U20 et en CAN U17».
Malgré toute la bonne volonté de l’ancien adjoint d’Hervé Renard, ce match barrage, d’une importance capitale, devait peut-être être négocié par un technicien plus habitué aux joutes africaines et aux spécificités des jeunes sélections. Cela nous amène à remettre en question le timing de la nomination de Beaumelle à la tête de l’équipe, une décision que plusieurs observateurs ont qualifiée de «hâtive».
Malgré toute son expérience continentale dans le staff de Renard, Beaumelle n’était pas le mieux qualifié pour constituer et coacher une jeune équipe devant affronter un redoutable adversaire pour une place en CAN et aux JO. Cela dit, ce choix ne doit pas éclipser le véritable problème à l’origine de toutes ces déceptions au niveau des jeunes sélections et qui fait que le Maroc a cumulé des années de retard sur certaines équipes continentales, celui de la formation.

Couper le mal à la racine, ou s’attendre à un futur tout aussi accablant
Même en U23, la liste de Beaumelle était constituée de 18 joueurs évoluant en Europe (contre 11 locaux seulement), «clé en main» comme se plaisent à les appeler certains observateurs. Si les clubs marocains, les ligues et les différents cadres nationaux s’étaient attelés à remplir leur mission avec engagement et abnégation, au lieu du laisser-aller et du bâclage qui caractérisent ce domaine actuellement, les nombreux talents marocains auraient peut-être eu une plus grande marge de manœuvre lors des grands rendez-vous internationaux.
L’essor du football marocain passe indéniablement par un travail de restructuration à la base, une refonte de la politique et du système de formation marocain, si système il y a. Autrement, l’on continuera certainement à décrier les piètres résultats des différentes sélections et à faire sauter les fusibles, dans une éternelle opération de rafistolage qui finira par tuer la passion du football chez les Marocains, pratiquants et simples spectateurs.

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