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Les Lions de l’Atlas ou l’échec cuisant du football marocain

Éliminés prématurément une nouvelle fois en Coupe d’Afrique des nations, les Lions de l’Atlas rentrent bredouilles d’Égypte. La défaite vendredi 5 juillet face au Bénin ne marque pas seulement une nouvelle désillusion de football marocain, qui rêve de gloire continentale depuis 1976, mais la faillite de la politique footballistique dans notre pays. Cette défaite révèle l’échec d’un système stérile et l’impuissance des dirigeants à trouver la bonne formule, malgré les millions de dirhams investis dans cette équipe.

Les Lions de l’Atlas ou l’échec cuisant  du football marocain
Ph. AFP

Il y a encore quelques jours, le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, promettait le titre de la Coupe d’Afrique des nations aux Marocains. Mais le Bénin en a décidé autrement. Au sortir de la rencontre, Hervé Renard a assumé la responsabilité de l’échec. «On est venus avec des ambitions, mais il y a des jours où ça rigole moins. Ce groupe a été formidable, mais quand on est éliminés en huitièmes de finale, pour le Maroc, c’est un échec. Et c’est moi qui dois assumer. Vous pouvez me tirer dessus, c’est comme ça. Ces joueurs m’ont beaucoup donné. On va rentrer à l’hôtel et faire nos valises, malheureusement», a-t-il indiqué.
Après trois ans et demi à la tête des Lions de l’Atlas, force est de constater qu’il a échoué dans sa mission, malgré les moyens colossaux mobilisés par la FRMF pour remporter le titre. Têtu jusqu’au bout, Renard récolte en fait les fruits de ce qu’il a semé. Le technicien français a continué de faire confiance à un groupe qu’il savait en déclin. Plusieurs joueurs n’auraient pas dû être présents dans la liste des 23, mais les copinages et les amitiés ont pris le dessus sur l’intérêt de la nation. Il ne sert à rien d’assumer l’échec, car le mal est déjà fait. Il aurait fallu assumer quand le temps permettait encore de rectifier les choses. Après ça ne sert plus à rien. La déception des fans est énorme et un simple message adressé aux supporters sur Twitter ou Instagram ne peut l’atténuer. 
Le fait de remplacer un attaquant (Hamdallah) par un défenseur (Baadi) était une erreur colossale. La blessure de Khalid Boutaïb a condamné Renard à évoluer avec un seul attaquant, Youssef En-Nesyri, alors qu’il pouvait faire appel à Ayoub El Kaabi, qui avait fait la préparation avec le groupe, ou encore Amine Harit. L’autre erreur commise concerne la convocation, mais surtout la titularisation, de Manuel Da Costa, au lieu de Yunis Abdelhamid, lors du match face au Bénin.
Fouzi Lekjaa aussi responsable que Renard
Le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, n’a pas cessé de le répéter à qui voulait l’entendre : «Le Maroc va en Égypte pour remporter le titre». Un leitmotiv qu’il a redit au lendemain de la victoire face à l’Afrique du Sud. Un excès de confiance qui atteste que le patron de football ignore le véritable niveau du Onze national et son incapacité à faire le jeu devant des équipes qui évoluent avec des blocs bas. M. Lekjaa a aussi donné carte blanche à Hervé Renard, qui faisait ce qu’il voulait, sans intervenir pour le recadrer, malgré les mises en garde de la presse nationale sur les dérives au sein du groupe, transformé quasiment en club privé. Ceux qui avaient le culot de faire des remarques étaient taxés de «perturbateurs» et ceux qui ont tiré la sonnette d’alarme après les deux défaites lors de la préparation étaient devenus des «ennemis du Onze national». Cette fois-ci, aucune décision litigieuse du VAR et aucun parti pris avantageant une sélection européenne ne peuvent servir d’alibi.  Cet échec s’ajoute à une longue liste de contreperformances enregistrées depuis 43 ans. Et Fouzi Lekjaa s’ajoute aussi à la longue liste de présidents qui sont passés à la tête de la FRMF sans rien remporter. Peut-être en 2021. Qui sait ? Mais il est permis d’en douter.

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