Il s’agit pour l’édition 2019 du Logismed d’un concentré d’événements tant nationaux qu’internationaux. En ce sens, cette grand-messe de la logistique inclut également la cinquième édition de la Conférence annuelle du guichet unique «PortNet», le Forum sur les transports et la logistique de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et la quatrième édition des Trophées marocains de la logistique «Moroccan Logistics Awards».
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Entretien avec Ali Berrada, président du Logismed
«Les entreprises qui ne prendront pas le train de la digitalisation resteront à quai...»
Le Matin : Comment se présente l’édition 2019 de Logismed ?Ali Berrada : Pour cette année, nous organisons quatre événements pendant ces trois jours, il s’agit bien entendu de la huitième édition du Salon international du transport et de la logistique, Logismed, auquel nous avons intégré trois événements très importants, à savoir la cinquième édition de la Conférence annuelle du guichet unique «PortNet», le Forum sur les transports et la logistique de l’Organisation de la coopération islamique et nous terminerons avec la quatrième édition des trophées marocains de la logistique «Moroccan Logistics Awards».
C’est une édition que nous considérons comme extrêmement dynamique et exceptionnelle par la diversité des participants et, surtout, par la synergie qui a été développée. Nous allons mettre en place, pour la première fois, un Village des Startups pour donner l’occasion à nos jeunes, qui ont beaucoup de talents et de créativité, d’orienter leurs projets dans le sens des besoins du secteur et de leur organiser des rencontres avec les opérateurs du secteur.Comme je le dis habituellement, c’est une édition à travers laquelle nous cherchons à promouvoir les produits, le savoir-faire et l’expertise des opérateurs du secteur. En même temps, notre ambition, et c’est là l’objectif fondamental de cet événement, est d’apporter aux entreprises des solutions concrètes susceptibles d’améliorer leur compétitivité et leurs performances globales, ainsi que de promouvoir les atouts logistiques du Maroc, d’où la participation de professionnels, d’exposants et d’experts issus de plusieurs continents : d’Asie, du Moyen-Orient, du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne, etc. Il est également question de conforter la position du Maroc en tant que hub logistique pour l’Afrique et d’essayer d’attirer, autant que possible, des investisseurs étrangers dans notre pays pour, à la fois, livrer l’Europe ou l’Afrique. Le Maroc est une plateforme très intéressante, cependant, son atout ne réside pas uniquement dans sa position géographique, mais surtout à travers ses infrastructures et tous les savoirs-faire cumulés et qui existent chez nos acteurs et professionnels du secteur.Depuis le lancement, en 2008, de la plateforme Portnet, de quelle manière le secteur de la logistique a-t-il évolué ?
Je crois que nous figurons parmi les acteurs qui ont vécu ce décollage. D’ailleurs, en 2005, nous avions organisé la première édition de ce que l’on appelait Logima, c’est-à-dire le Salon de la logistique marocaine, car il fallait d’abord promouvoir la culture logistique marocaine, qui était vraiment inexistante, il faut le reconnaître, et en quelques années, le Maroc a accompli un grand pas dans ce domaine, qui a été facilité par le développement de toutes les infrastructures qui ont été mises en place, mais aussi par l’investissement et l’installation par d’opérateurs qui présentent, aujourd’hui, une panoplie de métiers et de savoirs-faire aux entreprises. De nos jours, le fait de prétendre être un hub logistique régional, ou mondial, c’est un indicateur très significatif par rapport à la dynamique que connaît le secteur.Justement, à la lumière de cette dynamique soutenue, comment présagez-vous l’avenir du secteur de la logistique ?
L’avenir du secteur dépend également de la dynamique et de la maturité des entreprises elles-mêmes, ce n’est pas de la génération spontanée, il ne se crée par pour se créer, il est là pour apporter des solutions, une valeur ajoutée, un service, etc. Autant les entreprises marocaines se concentrent sur leur métier de base, investissent dans leur cœur de métier et externalisent ce qui est opérationnel aux professionnels de la logistique, autant le secteur va se développer. Il est certain que les grands groupes industriels, ceux de la distribution et les multinationales installées au Maroc ont compris le jeu et ont fait leur révolution logistique en intégrant cette discipline de management. Là, ce sont les 95% de notre tissu économique, les PME-PMI, qui doivent l’intégrer et comprendre que c’est un levier de rentabilité et qu’il y a beaucoup à gagner en mettant en place cette discipline dans leur organisation. Pour conclure, plus les entreprises intègrent la logistique et l’externalisent au niveau des opérateurs, plus le secteur se portera bien et se développera. Et c’est ce qu’on constate, avec plaisir, aujourd’hui : de plus en plus de PME-PMI commencent à faire leur mise à niveau logistique, car elles ont compris les enjeux et ce que cela peut leur rapporter.Lors de cette édition, la digitalisation est présente en force. Quel rôle pourra jouer la numérisation dans ce processus de développement ?
La digitalisation révolutionne les méthodes de travail et l’organisation des entreprises, c’est quelque chose qui va faciliter énormément le travail, qui va permettre de multiplier les échanges et je pense que les entreprises qui n’intégreront pas cette révolution numérique connaitront des soucis dans le futur. La digitalisation est une chose inévitable, c’est quelque chose qui a été intégré à l’échelle mondiale, et les entreprises qui ne vont pas prendre ce train resteront à quai et ce serait préjudiciable pour elles.