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Le LPHEA rend hommage aux femmes astronomes

à l'occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, célébrée le 11 février de chaque année, le Laboratoire de physique des hautes énergies astrophysique et astronomie (LPHEA) relevant de l’Université Cady Ayyad de Marrakech a organisé, lundi dernier, une journée sur le thème «Femmes et astronomie».

Lorsqu’on parle d’astronomie, on pense généralement aux hommes et on oublie que les femmes ont également fait de nombreuses découvertes dans ce domaine. Afin de rendre hommage à ces femmes scientifiques d’exception et célébrer la femme en astronomie, le Laboratoire de physique des hautes énergies astrophysique et astronomie relevant de l’Université Cady Ayyad de Marrakech et le Club «High Energy Physics and Astrophysics» ont organisé, lundi 11 février, une manifestation intitulée «Femmes et astronomie». Cette Journée est considérée par l’Union astronomique internationale ainsi que les Nations unies comme étant la Journée dédiée à la femme et les filles en sciences. Le but de cette manifestation est donc de diminuer le fossé du genre en astronomie et dans les sciences en général. «Les femmes rencontrent des difficultés à accéder au savoir scientifique, à des carrières scientifiques et particulièrement en astronomie, comme en témoigne l’histoire des figures féminines qui ont légué à l’humanité des trésors inestimables sans avoir eu en conséquence la reconnaissance qu’elles méritent ! Le but d’une telle manifestation est de raconter le passé pour améliorer le présent, présenter les femmes astronomes oubliées de l’histoire, sensibiliser les hommes à aider les femmes à briller encore plus et promouvoir l’idée qu’une femme est l’égale de l’homme concernant le potentiel intellectuel et ses capacités à léguer aux générations futures du savoir au même titre que l’homme. Dans ce sens, des débats autour des résistances internes et externes qui entravent l’épanouissement des femmes en sciences sont menés un peu partout dans le monde durant cette journée», soulignent les organisateurs. Et d’ajouter : «Cette rencontre vise à présenter les sciences comme étant accessibles, à portée de main pour le genre féminin, à travers des ateliers, des présentations, des discussions et tables rondes autour de thématiques scientifiques. Ces présentations et débats menés par des femmes scientifiques sont le meilleur exemple pour sensibiliser les filles et les femmes à s’autoriser l’accession au savoir scientifique par identification».

Cette journée a donc été marquée par la présentation des travaux de recherches menées par les doctorantes du laboratoire. La professeure Aziza Bounhir, membre du Laboratoire de physique des hautes énergies astrophysique et astronomie et membre de l’Observatoire d’astronomie de l’Oukaïmeden, a animé une conférence intitulée «Astronomie au féminin», pendant laquelle elle est revenue sur les exploits souvent méconnus et assez anecdotiques de plusieurs femmes dans l’histoire de l’astronomie. «Les filles qui accèdent aux études supérieures ont généralement un très bon niveau scientifique qui n’est en rien moins que celui des garçons. On notera, par exemple, dans notre laboratoire LPHEA (Laboratoire de physique des hautes énergies et astrophysique) 16 doctorantes pour 24 doctorants. Nous n’avons pas une parité exacte, mais nous sommes quand même très fières du nombre de doctorantes présentes. En règle générale, les hommes font plus facilement carrière que les femmes. Sommes-nous moins agressives que les hommes ? Sûrement ! Il faut aussi préciser que la femme par la suite devient mère de famille et concentre prioritairement le maximum de son énergie à ses enfants et son foyer, tandis que l’homme a le loisir de déployer toute sa force pour sa réussite professionnelle. En astronomie en particulier, des nuits d’observations sont nécessaires pour mener des travaux de recherche. Ceci dans certains cas semble contraignant pour les femmes», a souligné Aziza Bounhir. «Pour vaincre les obstacles, il faudrait que les résistances diminuent. Les résistances sociales sont très contraignantes. Par exemple, les femmes redoutent le regard que pourrait porter sur elles la société si elles passent plusieurs nuits d’observations loin de leur foyer. Notre société est particulièrement “mauvaise langue”, il faut bien l’avouer, et cela pourrait constituer un frein à l’épanouissement des femmes en astronomie. Les résistances internes sont les plus redoutables. Il faut s’en débarrasser et le plus tôt sera le mieux. Les femmes devraient nourrir leur passion sans tenir aucunement compte du regard de l’autre», poursuit-elle. Durant cette journée, Salma Sylla, une étudiante sénégalaise doctorante au Laboratoire de physique des hautes énergies et astrophysique de la Faculté des sciences Semlalia a brillamment animé une table ronde autour de l’inclusion des femmes en sciences et en astronomie en particulier. D’après les organisateurs, la journée s’est déroulée dans une très belle ambiance et à vue la participation d’un public jeune essentiellement. «Une exposition de posters relatant le parcours de plusieurs femmes astronomes de par l’histoire a eu lieu. Le hall d’exposition a également abrité une exposition de maquettes en relation avec l’astronomie et l’espace, et entièrement constituée de matériaux de recyclage. Un concours sous forme d’un quiz a été organisé et les gagnants ont été primés», confie Zouhair Benkhaldoun, directeur de l'Observatoire d’astronomie de l'Oukaïmeden. Il est à noter qu’un grand hommage a été rendu à la professeure Aziza Bounhir par ses étudiants et ses collègues du LPHEA. La soirée s’est terminée dans une ambiance bon enfant avec un concert de la chanteuse et non moins astronome et doctorante du LPHEA Meriem Guennoun.

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