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L'ultime réduit de Daech abandonné par ses derniers habitants

Des femmes en niqab serrant leurs bébés et des hommes blessés juchés sur des béquilles fuient l’ultime réduit du groupe État islamique (EI) en Syrie, où des forces soutenues par les États-Unis attendent de pouvoir reprendre leur assaut contre les jihadistes acculés.

L'ultime réduit de Daech abandonné par ses derniers habitants
Des personnes attendent d’être fouillés par les Forces démocratiques syriennes après avoir quitté le dernier réduit de daech, à Baghouz, dans l’est de la Syrie. Ph. AFP.

Une nouvelle fois les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont dû ralentir leurs opérations sur le terrain, après avoir repris vendredi l’offensive contre l’ultime poche de l’EI dans le village de Baghouz. Car des milliers de personnes, des femmes et des enfants, mais aussi de nombreux blessés ont abandonné ces derniers jours le dernier réduit où sont acculés les combattants jusqu’au-boutistes de l’EI, dans la province orientale de Deir Ezzor. Sur le toit d’un immeuble de Baghouz, où sont positionnés des combattants des FDS, un nuage de fumée flotte mercredi sur le réduit jihadiste, composé de quelques pâtés de maisons accolés à un campement informel, a constaté une journaliste de l’AFP. Entre la position des FDS et le campement, on voit des dizaines de carcasses de voitures carbonisées gisant sur des terrains agricoles déserts. Dans le campement, on voit des hommes courant entre les tentes. Ceux sortis mardi de Baghouz, venus notamment de France, de Belgique ou de Finlande, assurent que plusieurs milliers de personnes se trouveraient encore dans le bastion jihadiste. Sur les plaines près de Baghouz, un océan de femmes en niqab noir faisaient la queue mardi pour être fouillées, ont pu constater les équipes de l’AFP. 
Des milliers d’étrangers, dont des Européens, l’avaient alors rejoint. Mais face à plusieurs offensives ces deux dernières années, les jihadistes ont vu leur territoire se réduire comme peau de chagrin. Plus de 57.000 personnes, principalement des familles de jihadistes, ont déjà quitté l’ultime réduit depuis début décembre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Parmi elles, plus de 6.000 jihadistes qui ont été arrêtés, d’après cette source. Les civils évacués, dont les épouses et les enfants de jihadistes étrangers, sont transférés vers des camps de déplacés du Nord-Est syrien. Notamment celui d’Al-Hol, où des dizaines de milliers de personnes s’entassent dans des conditions difficiles, dénoncées par des ONG. Si l’EI perd sa dernière poche de Baghouz, cela signerait la fin territoriale du «califat» en Syrie, après sa défaite en Irak en 2017. Mais le groupe a déjà entamé sa mue en organisation clandestine. Il a toujours des combattants disséminés dans le vaste désert du centre syrien, et ses cellules dormantes mènent toujours des attentats meurtriers dans les territoires perdus. 

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