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L’UMT entend faire de décembre un mois de colère

L’Union marocaine du travail hausse le ton. Elle programme un mois de protestation et de dénonciation en décembre. Ce planning de militantisme a été décidé à l’issue des travaux du conseil national de la centrale syndicale tenu mercredi à Casablanca.

L’UMT entend faire de décembre un mois de colère
Le conseil national de l’Union marocaine du travail a eu lieu mercredi à Casablanca.

La tension perceptible dans les relations entre le gouvernement et les partenaires sociaux, notamment les centrales syndicales, n’est pas près de se dissiper. La venue d’un nouveau et jeune ministre du Travail et les visites de courtoisie qu’il a effectuées aux sièges des syndicats au lendemain de sa nomination n’ont pas suffi pour apaiser ces relations tendues.
En effet, les centrales syndicales, qui ont réuni leurs instances décisionnelles récemment, ont émis des messages très virulents à l’adresse du gouvernement, dressant un tableau très sombre de la situation dans le milieu du travail. C’est le cas des conclusions du conseil national de l’un des syndicats les plus représentatifs, l’Union marocaine du travail (UMT), qui a eu lieu mercredi à Casablanca. Une tribune qui a donné l’occasion aux militants syndicalistes pour descendre en flamme le projet de loi de Finances (PLF) 2020, qu’ils ont qualifié d’être dicté par les instances financières internationales et les bailleurs de fonds. «Un PLF dénué de toute dimension sociale et qui enfonce les inégalités ainsi que les distorsions sociales et territoriales. Un projet qui va reproduire les mêmes scénarios de crise avec un faible taux de développement, l’augmentation du taux de chômage, du volume de l’endettement extérieur…», ont-ils affirmé lors des travaux de ce meeting syndical.
Bien évidemment, c’était aussi pour eux l’occasion de dénoncer les atteintes aux libertés syndicales et les licenciements abusifs. En effet, dans le communiqué adopté à l’issue du conseil national, les membres de l’UMT «dénoncent les graves atteints aux libertés syndicales qui se sont manifestées de manière flagrante dans les attaques orchestrées de manière violente, notamment à l’égard des responsables et militants de l’UMT, touchant ainsi leur droit au travail et à une vie décente. L’UMT dénonce aussi les campagnes de répression, les licenciements abusifs, les détentions arbitraires, les poursuites et les perquisitions des domiciles des syndicalistes. À titre indicatif et non exhaustif, citons l’exemple des atteintes visant les salariés des entreprises travaillant à l’aéroport Mohammed V où le feuilleton des atteintes aux droits des travailleurs a touché environ 200 salariés, à leur tête les représentants syndicaux», dénonce l’UMT à travers son communiqué.
Par ailleurs, ce rendez-vous a été l’occasion pour réitérer la position ferme de l’UMT vis-à-vis des projets de loi préparés par le gouvernement concernant le droit de grève (projet de loi organique), la création des syndicats et la fonction publique. Des projets auxquels le syndicat réaffirme son opposition catégorique, ainsi qu’à toute disposition qui tendrait à entraver l’exercice du droit de grève, constituerait une ingérence dans les affaires internes des syndicats ou qui contribuerait à détricoter les lois relatives à la fonction publique sous prétexte de les réformer.
De la sorte, et pour défendre les intérêts des travailleurs évoluant dans ce contexte «défavorable» ainsi décrit, le syndicat a décidé d’engager un plan de militantisme pour dénoncer cette situation. Ainsi, le syndicat prévoit de faire du prochain mois de décembre une période de protestation et de dénonciation. «Cela va avoir lieu sous toutes les formes : des grèves sectorielles et régionales, des marches, des sit-in des travailleurs… pour défendre les libertés syndicales et dénoncer le licenciement des représentants syndicaux», affirment les dirigeants de la centrale syndicale. 

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