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L’Union européenne somme Londres de faire des choix avant d’accepter un report

La question d’un éventuel report du Brexit est dans tous les esprits après le nouveau rejet par le Parlement britannique du traité de retrait négocié par Theresa May. Mais l’UE somme le Royaume-Uni de faire des «choix» politiques clairs avant de l’accepter.

L’Union européenne somme Londres de faire  des choix avant d’accepter un report

Le scénario de «l’extension» semble devenu inéluctable si les deux parties veulent éviter le «no-deal», c’est-à-dire un départ brutal sans accord de retrait. Il ne doit cependant pas se traduire par une «prolongation de l’incertitude», insistent les Européens. «Aujourd’hui, nous sommes entre les mains du système politique britannique», a lancé mercredi le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. «La solution doit venir de Londres», a-t-il ajouté, car l’Union européenne (UE) ne renégociera pas le traité de retrait négocié avec la Première ministre Theresa May, une deuxième fois rejeté mardi par son Parlement malgré de nouvelles garanties offertes par Bruxelles sur son interprétation. 

À seize jours de la date prévue de la rupture, les députés britanniques doivent se prononcer sur la possibilité de sortir de l’UE sans aucun accord. Si cette option du «no deal» est rejetée, le Parlement britannique votera à nouveau jeudi, cette fois sur une proposition de report «limité» du Brexit. Mais «prolonger cette négociation, pour quoi faire ?», a demandé mercredi, sans attendre le résultat du vote du jeudi, le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier devant le Parlement européen. Le Royaume-Uni «doit nous dire ce qu’il veut, quel est son choix», a dit M. Barnier, et ce choix doit porter sur la «relation future» que Londres souhaite bâtir après le Brexit avec Bruxelles. «C’est cette question-là qui se pose avant même celle d’une décision sur une éventuelle extension», a ajouté le Français, dont l’équipe n’a pas caché sa stupéfaction face aux débats jugés «surréalistes» au parlement britannique mardi.

L’appel de Barnier signifie qu’«il faut que les Britanniques changent leur modèle de Brexit, soit un Brexit doux inspiré du modèle norvégien, soit une annulation du Brexit», traduit Eric Maurice, analyste à la Fondation Robert Schuman. Le choix par Londres du «modèle norvégien», ou d’une union douanière, permettrait du point de vue des Européens de sortir de l’imbroglio sans fin autour du «backstop» (filet de sécurité), ce dispositif prévu dans le traité de retrait pour éviter le retour de contrôles à la frontière irlandaise, et au cœur du vote négatif des «jamais su choisir et ils ne seront pas plus capables de le faire maintenant», observe cependant une source européenne perplexe. «Pour changer la forme du Brexit, il faut une légitimité que May n’a plus. Définir la relation future peut passer par de nouvelles élections», estime l’analyste Eric Maurice. L’hypothèse de ces nouvelles élections au Royaume-Uni fait partie des conditions qui pourraient convaincre les Européens d’accorder un report du Brexit au-delà de la courte extension jusque-là privilégiée – mais qui risque aujourd’hui de ne servir qu’à «prolonger l’agonie», selon un diplomate européen. Ce report plus long «suppose un choix politique des Britanniques : un changement majeur comme de nouvelles élections, l’organisation d’un nouveau référendum ou la révocation de l’article 50», c’est-à-dire une annulation du Brexit, a détaillé ce diplomate. En posant ces conditions à un report du Brexit, auquel les Chefs d’État des 27 devront donner leur feu vert à l’unanimité, l’UE veut montrer qu’elle ne fera pas de chèque en blanc aux Britanniques. 

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