«Le financement du développement est encore utilisé pour des activités qui compromettent le développement durable et il n’y a pas de forte tendance à la hausse des parts de financement liées au climat pour faire face aux risques climatiques croissants dans les pays en développement», constate un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié à l’approche de la COP 25 qui démarre mardi prochain à Madrid. En plus clair, le rapport intitulé «Aligner coopération pour le développement et action pour le climat : la seule voie à suivre», rapporte que seuls 20% des ressources versées chaque année au titre du financement du développement par les membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE, entre 2013 et 2017, étaient ciblés sur le changement climatique. Ce taux passe à 40% lorsque ces financements émanent d’autres bailleurs de fonds multilatéraux tels que les organismes des Nations unies et les banques internationales de développement. «Compte tenu de l’urgence climatique à laquelle nous sommes confrontés, dont certains des impacts les plus lourds toucheront les pays en développement, rien ne peut justifier l’utilisation de l’aide étrangère pour subventionner les combustibles fossiles», a souligné le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, cité dans le rapport. Ce dernier montre qu’à l’échelle mondiale, les pays ont quasi doublé leurs financements au profit des énergies renouvelables depuis l’Accord de Paris de 2015, pour les porter de 5,6 milliards de dollars par an en moyenne en 2014 et 15 à 12,2 milliards de dollars par an en moyenne en 2016-17. Toutefois, cette progression cache une réalité : en 2016 et 2017, un montant moyen de 3,9 milliards de dollars par an, soit 1,4% du financement total du développement (283 milliards de dollars) a bénéficié à des activités relatives aux combustibles fossiles. Pire encore : «Selon une analyse de pays de l’OCDE qui ont communiqué des données, 58% des crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public et versés à des fins de production énergétique profitent aux technologies des combustibles fossiles». Rien d’étonnant alors que les émissions de gaz à effet de serre poursuivent leur croissance en dépit des bonnes volontés affichées par les États.
La lutte contre le changement climatique ne bénéficie que de 20 à 40% des ressources financières dédiées
Sous le titre «Aligner coopération pour le développement et action pour le climat : la seule voie à suivre», un rapport de l’OCDE indique que seulement 20% la part de ses financements dédiés au développement étaient ciblés sur le changement climatique. Ce taux passe à 40% lorsque ces financements émanent des organismes de l’ONU et des banques de développement.
Dans les pays de l’OCDE, 58% des crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public à des fins de production énergétique profitent aux technologies des combustibles fossiles. Ph. DR
Samir Benmalek
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28 Novembre 2019
À 18:01
