Connexion
Pour la sixième fois de l’histoire de la Ligue des champions, le titre se dispute entre deux clubs d’un même pays. Samedi soir au stade Metropolitano à Madrid, Liverpool et Tottenham s’affrontent avec des ambitions diamétralement opposées. Pour les Reds, seule une victoire européenne compenserait la désillusion d’avoir perdu le championnat avec pourtant 97 points. Alors que les Spurs, qui comptent trois titres européens, dont le dernier a été remporté en 1984, jouent pour la première fois à ce niveau de la compétition.
Remontées fantastiques et philosophie de groupe
Bien que situés aux antipodes de l’Angleterre footballistique (et géographique), Liverpool et Tottenham disposent d’un point en commun. Il s’agit de la force de leurs entraineurs respectifs. Deux techniciens capables de transcender tout un groupe pour en faire sortir le meilleur. Jürgen Klopp (51 ans) peut reconnaître les clichés de ses joueurs quand ils étaient enfants, un signe qui montre à quel point il connaît ses hommes. Son discours sur l’improbabilité de la qualification face au Barça a été suivi sur le terrain d’une fougue et d’une hargne que l’on a rarement vu à Anfield Road. Il traîne cependant une méchante réputation, celle d’avoir la «poisse» : Klopp a disputé trois finales avec Liverpool et les a toutes perdues.
En face, Mauricio Pocchettino se présente comme le «Working class hero», qui a préféré bâtir son projet sur de solides bases, plutôt que de se diriger vers le marché des transferts. Sans la moindre restriction, l’Argentin s’est contenté des membres de son groupe. Une preuve de confiance qui a resserré les rangs et permis de surmonter les obstacles les plus durs. À la fin, c’est la force du mental des Londoniens qui leur a permis d’arracher la qualification à l’Etihad Stadium et à la Johan Cruyff Arena, alors qu’ils étaient menés par trois buts. Quel que soit le résultat du match de samedi, c’est les modèles des deux clubs (financier, sportif et humain) qui sont à saluer, même si Liverpool a beaucoup plus à perdre que Tottenham. Du moins, sportivement.
