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Terre de tolérance et de fraternité, le Maroc offre depuis toujours un espace où coexistent musulmans, juifs et chrétiens, et où chacun peut pratiquer sa religion en toute liberté. La visite au Maroc en mars dernier du pape François en apporte la preuve la plus éclatante. Elle a démontré au monde entier que le Royaume est et restera un havre de paix et de coexistence. C’est qu’a affirmé S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, dans un discours prononcé à Rabat, à l’occasion de la visite officielle de Sa Sainteté le Pape François au Maroc. Il a en effet souligné que les trois religions abrahamiques existent pour «s’ouvrir l’une à l’autre et pour se connaître», afin de lutter contre le radicalisme par la co-connaissance, qui permettra de relever les défis du présent à travers l’éducation. Dans son discours, le Souverain a également mis l’accent sur l’importance de l’éducation, l’unique voie pour faire face aux radicalismes, qui reposent sur «la non-connaissance de l’autre, l’ignorance de l’autre, l’ignorance tout court».
«Pour faire face aux radicalismes, la réponse n’est ni militaire ni budgétaire ; elle a un seul nom : Éducation», a insisté S.M. le Roi qui a indiqué, à cet égard, que «le dialogue entre les religions abrahamiques est manifestement insuffisant dans la réalité d’aujourd’hui». «Mon plaidoyer pour l’éducation est un réquisitoire contre l’ignorance : ce sont les conceptions binaires et la méconnaissance qui menacent nos civilisations. Jamais la religion», a dit le Souverain. S.M. le Roi, en tant que Commandeur des croyants, a plaidé pour que soit redonnée à la religion la place qui est la sienne, au sein de l’éducation, ajoutant que «ce que tous les terroristes ont en commun n’est pas la religion, c’est précisément l’ignorance de la religion».
Pour sa part, le Pape François a affirmé, dans un discours prononcé à la même occasion, que sa visite dans le Royaume est une opportunité pour promouvoir le dialogue interreligieux et la connaissance réciproque entre les fidèles de nos deux religions. Tout en soulignant l’importance d’opposer au fanatisme et au fondamentalisme la solidarité de tous les croyants, il s’est dit heureux de pouvoir visiter l’Institut Mohammed VI pour les imams, les prédicateurs et prédicatrices, qui fournit une formation adéquate et saine contre toutes les formes d’extrémisme, qui conduisent souvent à la violence et au terrorisme et qui, en tout cas, constituent une offense à la religion et à Dieu lui-même. «Nous savons en effet combien une préparation appropriée des futurs guides religieux est nécessaire, si nous voulons raviver le véritable sens religieux dans les cœurs des nouvelles générations», a-t-il ajouté.
Le Souverain pontife s’est par ailleurs réjoui que la Conférence internationale sur les droits des minorités religieuses dans le monde islamique, qui a eu lieu à Marrakech en janvier 2016, ait permis de condamner toute utilisation instrumentalisée d’une religion pour discriminer ou agresser les autres, en soulignant la nécessité de dépasser le concept de minorité religieuse, au profit de celui de citoyenneté et de la reconnaissance de la valeur de la personne, qui doit revêtir un caractère central dans tout ordonnancement juridique. Et de conclure : «Les chrétiens se réjouissent de la place qui leur est faite dans la société marocaine. Ils ont la volonté de prendre leur part à l’édification d’une nation solidaire et prospère, en ayant à cœur le bien commun du peuple».
