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La majestueuse Casbah renaît de ses cendres

La fin du tunnel semble se profiler à l’horizon pour la ville de Kénitra et sa région. Longtemps marginalisé, le territoire d’Al-Gharb va enfin bénéficier d’un plan de restructuration et de restauration de ses sites historiques et archéologiques.

La majestueuse Casbah renaît de ses cendres
Couvrant une superficie de 35 ha, la Casbah de Mehdia surplombe majestueusement l’océan atlantique et l’embouchure de l’Oued Sebou.

Dans le cadre de la stratégie du ministère de la Culture et de la communication ayant pour objectifs la réhabilitation et la mise en valeur des monuments historiques et des sites archéologiques, de nombreux projets sont en cours de réalisation dans la région d’Al Gharb. Il s’agit de la clôture et de la sécurisation du site archéologique antique de Thamusida (commune rurale d’Oulad Slama), à quelques encablures de Kénitra, du projet de réhabilitation et de réaménagement de la maison Dar Nejai en centre culturel dans la commune rurale de Souk Tlat Al Gharb, l’aménagement d’espaces verts, la restauration et la consolidation de monuments et de structures dans le site archéologique antique de Banasa dans la commune rurale Sidi Kamel (province de Sidi Kacem). Il est également question de la poursuite des recherches archéologiques, par une équipe scientifique maroco-française, dans le site antique et islamique de Rirha dans la commune de Boumaïz (province de Sidi Slimane) et, enfin, de la restauration de l’ancienne église «Notre Dame de Beht» à Sidi Slimane et son réaménagement en salle de spectacle. 
Parmi les projets phares visant la promotion du patrimoine culturel au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra, il y a lieu de citer le projet de réalisation du premier circuit touristique dans la Casbah de Mehdia. Un site qui n’a eu de cesse d’exercer une fascination sur les visiteurs, marocains et étrangers, compte tenu de son emplacement qui surplombe majestueusement, à la fois, l’océan Atlantique et l’embouchure de l’Oued Sebou, sans oublier sa proximité de la zone humide de Sidi Boughaba. 
Ce merveilleux site de près de 35 hectares nécessite des moyens financiers importants afin de mener le projet global de restauration et de réhabilitation proposé par une étude réalisée par le ministère de la Culture. En attendant le déblocage des fonds nécessaires à la réalisation de cet ambitieux projet, il a été décidé d’opter pour une démarche basée sur des interventions par étapes étalées dans le temps. L’aménagement d’un premier circuit de visite à l’intérieur de la Casbah constitue une première phase.
Il est à rappeler que la Casbah de Mehdia a déjà connu, récemment, une opération titanesque de désherbage et de nettoiement. Les travaux ont concerné, en premier lieu, l’intérieur du site (la surface intra-muros de plus 15 hectares). Ils ont consisté en l’arrachage d’arbres, d’arbustes et de toute la végétation sauvage couvrant les structures archéologiques et les monuments, et qui rendaient la visite très difficile tout en contribuant à la dégradation des vestiges. Ces multiples opérations ont duré plus d’un mois et permettent, aujourd’hui, de circuler à l’intérieur de la casbah de manière plus confortable et de jouir d’une vue panoramique exceptionnelle. 
Après la phase de nettoiement et de désherbage du site, il a été procédé au lancement des travaux concernant deux projets. Le premier vise la restauration et la réhabilitation de la porte principale de la casbah, qui porte le nom de Bab Jdid, et des murs adjacents, avec l’aménagement des espaces jouxtant la porte principale en les transformant en espace d’accueil du public, d’information et d’administration pour la gestion du site.
Le second projet concerne l’aménagement et la mise en place d’un premier circuit de visite qui commence par la porte principale Bab Jdid jusqu’au palais du gouverneur (Dar Al Makhzen). Le projet comportera la restauration des principaux monuments situés sur le trajet de la visite, tels que le Fondouk, les boutiques, la mosquée, la Medersa, le hammam, Dar Al Makhzen et l’ensemble des bâtiments limitrophes, ainsi que le Riad de Dar El Makhzen. Selon les initiateurs du projet, ce circuit offrira, outre la visite de ces monuments et la vue imprenable sur l’embouchure de l’Oued Sebou, un espace didactique relatant l’histoire millénaire de la casbah et d’autres sites de la région. Le projet permettra, ainsi, la création d’un espace culturel polyvalent dans le complexe monumental de Dar Al Makhzen (bibliothèque, galerie d’exposition, espace de conférences et de séminaires, aire d’animation culturelle et artistique). 
Il est à souligner que les aménagements relatifs au circuit touristique vont être opérés dans le respect de la tradition, tant en ce qui concerne les matériaux utilisés que le cachet architectural de l’époque. Et ce, afin de ne pas nuire à l’aspect authentique et original du site et aux parties non encore réhabilitées de la casbah. 
Il est à souligner que ce lieu historique, dont l’origine remonte, selon certains historiens, à la période carthaginoise, n’a pas encore révélé tous ses secrets et qu’il a besoin de moyens financiers conséquents afin qu’il joue pleinement son rôle de l’un des premiers pôles touristiques au niveau régional et national. En plus du travail non négligeable, amorcé par le ministère de la Culture avec le soutien des services de la province de Kénitra et de la commune de Mehdia, l’apport du ministère du Tourisme peut être concluant à cet égard.
Rappelons qu’un contrat-programme touristique (Vision 2020), d’un montant global de 1,4 milliard de DH avait été signé en 2013 à Kénitra. Il visait à mettre en valeur les potentialités naturelles et culturelles de la région, avec comme objectif d’arriver à drainer plus de 200.000 touristes à horizon 2020. Qu’en est-il aujourd’hui de ce contrat-programme, élaboré dans le cadre du plan «Biladi» et qui avait suscité, en son temps, beaucoup d’espoirs ? 

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