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Malika Demnati : « J’avais envie de peindre ce Maroc que j’aime tellement»

Pour la célébration de la Journée internationale de la femme, Rabat Ville lumière, Capitale marocaine de la culture, a connu beaucoup d’activités culturelles et artistiques, notamment l’exposition de l’artiste-peintre Malika Demnati El Mansouri, organisée sous l’égide du ministère de la Culture et de la communication à la Galerie Bab El Kébir (Casbah des Oudayas). Le vernissage a été marqué par la présence de nombreuses personnalités, à savoir le conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI, André Azoulay, le général Boubker Skiredj, d’anciens ministres, des intellectuels, des artistes et un large public de passionnés des arts plastiques.

Malika Demnati : « J’avais envie de peindre ce Maroc que j’aime tellement»

Nombre de ceux qui ont afflué ce 8 mars pour voir l’ensemble des travaux de Malika Demnati savent qu’elle avait exposé dans ce même site des Oudayas 20 ans plus tôt, et qu’elle a uniquement changé d’espace. C’était en 1999, au Musée des Oudayas. Et là, c’est la Galerie nationale Bab El Kébir qu’elle investit avec ses œuvres picturales intitulées «Le vivre ensemble». Des créations qui captivent dès le premier regard. D’abord par les thématiques abordées, la profondeur de leur traitement, la technique utilisée, puis le coup de pinceau de cette artiste qui donne lieu à une peinture propre à elle, qui tend vers un figuratif, un peu impressionniste, ou un impressionnisme figuratif.  On ne peut cataloguer l’artiste dans un style donné, car elle-même possède un parcours bien particulier. Ingénieur horticole à l’origine, Malika Demnati suit des cours de peinture dans l’Atelier de Raymonde Rousseau et une formation de graphiste depuis les années 1990. Puis elle lance, avec le soutien de son époux Hassan El Mansouri, l’agence Graphely spécialisée dans le prépresse, l’édition de livre d’art, la photographie d’œuvres d’art et l’imprimerie numérique. Et ce tout en continuant à explorer les richesses de la peinture, passion qu’elle exprime depuis son jeune âge, influencée par l’œuvre de sa grand-mère, l’artiste Geneviève Barrier Demnati.

Dans «Le vivre ensemble», l’artiste s’est penchée sur des sujets qui lui tiennent à cœur, dont la coexistence, le respect des différences, la tolérance... «Même après avoir fait l’horticulture, j’ai continué à peindre et à faire des expositions tous les cinq ou six ans. Au début, c’étaient les plantes, les fleurs, les marabouts… Ces derniers symbolisent le Maroc. Et là, c’est la première fois que je présente une exposition complètement différente, orientée envers les femmes, parce que j’ai ressenti le besoin de le faire. Une fois, sur la plage, j’ai vu un spectacle vraiment magnifique que j’ai décidé de reporter sur mes toiles. Des femmes tellement différentes qui se croisent et se côtoient avec amitié, sérénité… je pense que c’est un message qu’il faut porter et continuer à promouvoir dans notre pays. Nous devons continuer à nous respecter les uns les autres malgré notre différence», souligne l’artiste Malika qui s’est essayée dans sa peinture à plusieurs techniques, notamment l’aquarelle, l’acrylique et la peinture à l’huile. «Dans cette exposition, j’avais envie de tout montrer». Avec son sourire radieux, elle ne manque pas d’évoquer ses sujets de prédilection en disant que «toutes ces femmes qui se croisent sur la plage sans se juger, sans se parler ou en se côtoyant avec bonheur ou tristesse, chacune portant son histoire, son intimité. Proches et éloignées en même temps, ces femmes m’ont profondément inspirée». Un grand bonheur pour Malika que de retrouver cette paix intérieure qui a donné naissance à une nouvelle manière de peindre, née un jour à la plage de Bouznika où elle a «... vu se croiser deux identités, deux personnalités, deux mentalités, deux vies tellement différentes, avec une indifférence sereine, une femme en burqa et une femme en bikini... Cette vision m’a touchée et donné une furieuse envie de peindre, surtout de peindre ce Maroc que j’aime tellement, si tolérant, si divers et différent à la fois».

Le résultat est une superbe collection de travaux que la Commissaire d’exposition, Nawal Kettani Bennani apprécie avec force et conviction. Quand elle parle de Malika, elle n’arrête pas de lui adresser les plus beaux éloges. «C’est une femme entière et complète. Ceci se reflète sur son œuvre que je suis depuis qu’elle a démarré. Son travail est particulier, il a toujours été différent, sincère, car à chaque fois elle se remet en question, elle n’hésite pas à aller dans des ateliers pour se perfectionner et aller de l’avant», renchérit Nawal Kettani Bennani. 

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