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Comment le Maroc peut devenir un leader mondial de production de papier

Plus de 900 participants, venus d’une quarantaine de pays, débattent jusqu’au 9 octobre à Benguérir des enjeux et défis d’une industrie phosphatière durable lors de la 5e édition du Symphos. Plusieurs solutions et projets ont été présentés la première journée, dont la transformation des déchets miniers du groupe OCP en papier. Une aubaine pour le Maroc qui reste dépendant de cette matière première et dont les cours ne cessent de flamber.

Comment le Maroc peut devenir un leader mondial de production de papier
Sur le thème des technologies innovantes et disruptives pour une industrie du phosphate durable, le Symphos 2019 mobilise plus de 900 participants venus d’une quarantaine de pays. Ph. M.Hafidi

Voilà qui devrait réjouir les imprimeurs, éditeurs et autres professionnels marocains utilisant le papier comme matière première et qui souffrent de sa cherté et rareté (voir article publié par Le Matin : https://urlz.fr/aID6). Le Maroc peut, en effet, devenir l’un des leaders mondiaux en production de papier. Et il en a les moyens. Cette révélation nous a été faite par l’économiste et industriel Gunter Pauli, le 7 octobre à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir, lors de la 5e édition du Symposium international sur l’innovation et la technologie dans l’industrie des phosphates -Symphos (7-9 octobre). Cet as du développement durable nous a confié qu’il est possible de transformer les déchets des mines de phosphates, à savoir les roches, en papier. Les discussions seraient bien avancées, à l’en croire, avec les équipes du groupe OCP pour développer un écosystème autour de cette industrie. «Je ne suis qu’un facilitateur, j’ouvre les portes et je partage une expertise. Aujourd’hui, cette technologie a été prouvée en Chine et on produit du papier à partir des roches. Maintenant, c’est au Maroc de décider. Ce que je peux vous dire c’est que l’OCP est plus que partant pour la création d’une plateforme de développement de cette industrie», assure-t-il. 

10 à 15 milliards de dollars de chiffre  d’affaires
Si la Chine a opté aujourd’hui pour cette technologie, il faut savoir qu’elle a effectué ces dernières années un revirement stratégique en passant de producteur à consommateur de papier, affectant considérablement le marché mondial du papier. Aujourd’hui, l’ex-empire du Milieu semble redevenir producteur mais en utilisant des procédés non polluants et à grande marge.
Les prévisions de Gunter Pauli pour le marché marocain donnent le tournis : Grâce au développement de cette industrie, le Maroc deviendrait en une décennie l’un des leaders mondiaux du papier avec une production annuelle estimée à 50 millions de tonnes, plus de 3.000 emplois et 10 à 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Son objectif : construire 5 à 8 usines de transformation de roches minières en papier partout au Maroc. Interrogé par nos soins, Rachid Boulif, directeur de recherches à l’OCP et responsable de l’organisation du Symphos 2019, nous confie que le groupe est effectivement en discussion notamment avec des partenaires asiatiques pour le développement de ce procédé novateur, mais sa concrétisation peut prendre entre 5 et 8 ans. En attendant, le très médiatisé Gunter Pauli compte passer à la vitesse supérieure avec ses partenaires chinois, en développant notamment le papier industriel. Celui-ci sera produit à partir de matériaux importés des mines de phosphates marocaines, dit-il. Organisé par le groupe OCP et l’Université Mohammed VI Polytechnique autour du thème des technologies innovantes et disruptives pour une industrie du phosphate durable, le Symhos 2019 met à l’honneur, cette année, les nouvelles solutions et tendances pour la valorisation des phosphates et dérivés. La recherche et les perspectives de développement du secteur sont également au cœur des rencontres et échanges qui réunissent plus de 900 participants venus d’une quarantaine de pays. 

DNES à Benguérir Mohamed Amine Hafidi

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