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«Le Maroc peut jouer un rôle essentiel dans le développement des télécommunications en Afrique»

Dans un entretien accordé au «Matin», John Omo, le nouveau secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications, explique l’intérêt de la première réunion de cette Union qui s’était tenue au Maroc du 4 au 7 mars. M. Omo évoque également le rôle que peut jouer le Royaume au sein de l’Union et l’expertise qu’il peut apporter pour le développement du secteur des télécommunications en Afrique.

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Le Matin : Vous venez d’être nommé secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications. Quelles sont vos priorités en tant que nouveau responsable à la tête de cette institution ?
John Omo :
Mon objectif principal est d’améliorer la qualité de la participation de l’Afrique au processus décisionnel au niveau international en matière des technologies de l’information et de communication, le but étant de s’assurer que l’Afrique tire profit des avantages de la révolution actuelle dans ce domaine.

Rabat a abrité, du 4 au 7 mars derniers, la réunion de l’Union africaine des télécommunications (UAT) portant sur la mise en œuvre des résultats de la CMDT-17 (Conférence mondiale de développement des télécommunications), tenue à Buenos Aires et de la PP-18 (Conférence des plénipotentiaires de l’UIT), tenue à Dubaï en 2018. Parlez-nous de cette rencontre ?
Effectivement, le Maroc a abrité pour la première fois une réunion de haut niveau avec l’Union africaine des télécommunications. Cette rencontre a été consacrée à l’examen des résolutions prises lors de la Conférence mondiale de développement de la télécommunication et les moyens de leur mise en œuvre. 
Comme vous le savez, le Maroc fait désormais partie des 13 membres du conseil d’administration de l’UAT et il est par conséquent partie prenante des programmes de développement des télécommunications en Afrique. Par ailleurs, cette réunion a été une occasion pour étudier les projets qui peuvent être développés dans le cadre des propositions formulées par l’UAT lors de la conférence mondiale de développement organisée à Buenos Aires il y a deux années. 
Ces propositions ont notamment porté sur la radiocommunication, le renforcement des capacités en TIC et la communication digitale.

Quelle contribution peut apporter le Maroc en tant que membre de l’UAT pour le développement des télécommunications en Afrique ?
Le Maroc peut jouer un rôle essentiel dans le développement des TIC en Afrique en apportant son expertise et son savoir-faire dans ce domaine. Le Royaume dispose d’une industrie assez développée dans le domaine des télécommunications ainsi que de ressources humaines hautement qualifiées qui peuvent contribuer à superviser des formations techniques au profit de jeunes cadres africains. 
Le continent peut également profiter de l’expertise des écoles d’ingénierie marocaines leaders dans le domaine de la télécommunication. 
Par ailleurs, nous estimons que le Maroc peut jouer un rôle important dans le renforcement des relations entre les continents africain et européen vu sa situation géographique stratégique.

Existe-t-il justement des projets déjà engagés en matière d’échange d’expertises ?
L’UAT est actuellement en train d’examiner cette question avec le régulateur des télécommunications au Maroc, l’ANRT (L’Agence nationale de réglementation des télécommunications), ainsi qu’avec le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique en vue de voir les possibilités d’organiser des sessions de formation au profit de cadres africains.

En tant que secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications, quel regard portez-vous sur la décision de l’Union africaine de réintégrer le Maroc  ?
Nous nous félicitons du retour du Maroc à l’Union africaine. 
Le Royaume jouit de plusieurs atouts qui peuvent profiter aux autres pays africains, notamment sa proximité géographique avec l’Europe. Le Maroc peut en outre se targuer d’être à la fois un pays africain, arabe, musulman et méditerranéen. Autant d’avantages qui confèrent au Royaume le statut de trait d’union entre pays arabes et africains.

Dans quelle mesure le renforcement des infrastructures peut-il contribuer à l’amélioration des services de télécommunication en Afrique ?
Ce qu’il faudra d’abord savoir c’est que la majorité des infrastructures de télécommunication dans les pays africains ont été mises en place il y a plus d’une vingtaine d’années par les gouvernements. 
Ces infrastructures ont été ensuite privatisées d’une façon graduelle, ce qui a permis de drainer des investissements. Aujourd’hui, le défi qui se pose aux différents États africains est d’ouvrir leurs marchés à d’autres opérateurs afin de promouvoir la compétitivité et par conséquent améliorer les services proposés.

Quel rôle peut jouer l’UAT pour défendre les intérêts du continent africain à l’échelle internationale ?
Depuis sa création, l’UAT a œuvré pour encourager les pays membres à développer un guide des bonnes pratiques en s’appuyant sur les expériences internationales. L’UAT coordonne avec les États en vue de mieux négocier leurs accords avec les instances internationales. Le marché africain est un marché assez important. Il faudra donc unifier les efforts de tous les États pour constituer un bloc fort qui peut mener des négociations avec les institutions internationales et défendre les intérêts du Continent.

Quelles sont les actions à mettre en œuvre à votre avis pour renforcer les télécommunications en Afrique ?
Il est urgent de mettre en place un agenda pour la promotion des TIC. Cet agenda fixera les objectifs à atteindre à court, à moyen et à long terme pour mieux défendre les intérêts africains au niveau international. J’estime également qu’il est important de mettre en place un plan d’action pour pouvoir atteindre les objectifs fixés dans les plus brefs délais.

Certains pays africains sont mieux développés que d’autres en matière de télécommunication, comment réduire le gap entre pays africains et garantir un meilleur accès aux services pour tous les consommateurs ?
Il faudra tout simplement ouvrir les marchés à de nouveaux investisseurs. Il est également important d’encourager les investissements et les échanges intra-africains.

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