Nezha El Ouafi, secrétaire d’État au Développement durable, et Michael Gajo, chef du Secteur environnement, climat et biodiversité à l'Agence allemande de coopération (GIZ), ont donné le coup d'envoi à Rabat d'un projet qui porte sur les «Services écosystémiques au Maroc». Deux régions, Souss-Massa et Béni Mellal–Khénifra, ont été retenues pour cette coopération de quatre ans. Les services écosystémiques sont les biens, monétaires et autres telles que la purification de l'air et de l'eau, la pollinisation..., qu'une population peut tirer de leur territoire. Mais en raison de plusieurs facteurs, dont le dérèglement climatique, l'urbanisation, la pollution, le changement de l'affectation des terres, les écosystèmes sont sous la menace de voir leur biodiversité s'appauvrir. L'ampleur de la dégradation est telle que 15 des 24 grands écosystèmes de la planète subissent actuellement des stress de différentes natures. «Ces changements en cours incluent l’expansion de nouvelles maladies et de parasites, des changements importants dans la disponibilité et la qualité de l’eau», rapporte le premier bilan de la biosphère de l'ONU.
El Ouafi a rappelé, à Rabat, que les études montrent que d’ici 2050 près de 40% des terres agricoles pourraient être converties en terres d’agriculture intensive. Aussi, le projet «Services écosystémiques au Maroc» s'inscrit dans la droite ligne de la Stratégie nationale du développement durable qui vise à assoir les fondements d'une économie verte d'ici 2030. Cette stratégie est actuellement en phase d'opérationnalisation aussi bien au niveau central, territorial que sectoriel. Mme El Ouafi a souligné que trois orientations doivent être observées dans la mise en œuvre de ce projet : révision de textes réglementaires relatifs aux écosystèmes, création de mécanismes de coordination souples entre les différents acteurs concernés et appropriation par les décideurs. Ce projet vise le renforcement des capacités des acteurs étatiques, du secteur privé et de la société civile en matière de biodiversité et de services écosystémiques. Ces derniers doivent également être intégrés dans les processus sectoriels et régionaux de planification avec la participation du secteur privé, indique un communiqué du secrétariat d'Eat.